La 59e édition du Salon de l'Agriculture bat son plein au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. L'évènement, qui prendra fin le 5 mars prochain, est l'occasion pour des milliers d'exposants de faire découvrir les produits de leurs régions entre vins, spiritueux et autres fromages. Mais certains visiteurs y voient surtout une aubaine pour faire grimper en flèche leur taux d'alcoolémie.
C'est en tout cas ce qu'ont constaté bon nombre d'exposants, notamment le week-end dernier. "Le vendredi et le samedi, c’était n’importe quoi. Une jeune fille s’est emparée de mon crachoir à vin pour vomir dedans… Si l’on veut faire les Fêtes de Bayonne au Salon de l’Agriculture, qu’on me le dise. Je ne reviendrai pas", pestait Frédéric Chevrier, du domaine bordelais Joseph Janoueix dans les colonnes de Sud-Ouest.
"Samedi soir, ça ressemblait à un festival"
Auprès d'Europe 1, d'autres exposants ont, eux aussi, confirmé la tendance et regrettent une dégradation de la situation sur ces dernières années. "Sur ces deux dernières éditions, post-Covid, on peut assimiler ça à une grande beuverie. Samedi soir, ça ressemblait à un festival, une grosse sortie de boîte de nuit", décrit Benoît, producteur des sablés de Nancay et présent sur le salon pour la neuvième année. "Les gens pensent qu'on est juste là pour éponger. Ce n'est pas une bonne qualité de revente de nos produits", ajoute-t-il.
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Un peu plus loin, Florence Pinson, exploitante agricole dans l'Eure-et-Loir ne dit pas autre chose. "Avant, le problème se posait un peu plus tard dans la journée. Les gens étaient alcoolisés le soir mais dans la journée, ça allait. Maintenant, on a des gens éméchés beaucoup plus tôt", remarque-t-elle. Depuis 2015, la direction du Salon a en effet décidé de mettre un terme aux sessions nocturnes afin prévenir les débordements liés à l'alcool. Une initiative qui n'a visiblement que partiellement porté ses fruits. "On préférerait que les gens viennent pour profiter des produits autrement", déplore Florence Pinson.
"Je n'ai pas vu de vraies différences avec les autres années"
Néanmoins, d'autres exposants dressent un bilan provisoire bien moins infamant. Selon eux, le nombre de badauds en état d'ébriété dans les allées n'a pas flambé cette année. "Depuis la fin du Covid, forcément il y a plus de monde donc il y a plus de risques de voir des gens alcoolisés. Mais honnêtement, je n'ai pas vu de vraies différences avec les autres années", confie ce brasseur. De son côté, ce producteur de vin dans l'Aude se veut compréhensif. "Samedi, il y a eu quelques débordements oui mais après, le reste de la semaine, c'est beaucoup plus tranquille. Et puis on comprend aussi que le week-end, ce soit un peu plus festif".
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Par ailleurs, peu de solutions existent pour contourner véritablement le problème. "Le service de sécurité aurait bien du mal à expulser tout le monde dans ces cas-là. Et puis mine de rien, ces gens-là nous permettent de faire du chiffre. C'est difficile de dire non", fait valoir Benoît, le producteur de sablés. Enfin, l'immense majorité des personnes interrogées, salue une ambiance conviviale et familiale durant la semaine. Tout en croisant les doigts pour que l'alcool n'imbibe pas trop les allées du parc des expositions parisien le week-end prochain.