42,5 % des agriculteurs français seraient concernés par le surendettement. Une proportion bien plus importante que chez nos voisins européens qui pourrait s'expliquer par deux facteurs. Tout d'abord, il y a un phénomène de surinvestissement, car les agriculteurs français sont dans une logique de possession individuelle, résume l'agro-économiste Jean-Marie Seronie. "Ils veulent être propriétaires de tout le matériel sur leur exploitation et donc le matériel ne travaille pas assez. Alors que s'ils avaient partagé à deux ou trois exploitations ou sur des exploitations plus grandes, ça coûterait moins cher."
Un endettement moyen en forte hausse
Mais c'est aussi une conséquence d'une démarche d'optimisation fiscale. Investir permet aux agriculteurs de payer moins d'impôts. "Une façon de baisser vos charges une bonne l'année, c'est effectivement d'investir pour augmenter vos amortissements et donc ça diminue votre résultat", explique-t-il encore. "Mais si l'année suivante, l'année n'est pas bonne, vous êtes coincé parce qu'il faut payer le tracteur acheté sur cinq ans, par exemple."
Selon les derniers chiffres du ministère de l'Agriculture, l'endettement moyen par exploitation est de 204 330 €, quatre fois plus qu'en 1980, alors que dans le même temps, le nombre d'exploitations a lui, été divisé par quatre.