Dans son vaste hangar près de Nantes, en Loire-Atlantique, Damien Sicot travaille le bois. La fabrication d'une maison complète est même en passe d'être signée en septembre prochain, mais en raison de la guerre en Ukraine et des restrictions sur les importations européennes provenant de la Russie, le prix du bois, comme d'autres matières premières, grimpe. "Actuellement, on a un prix que l'on n'est pas sûr de pouvoir préserver, et on n'est également pas sûr des délais", souligne l'artisan au micro d'Europe 1, qui doit donc se réorganiser.
Les artisans confrontés à des hausses de prix
Le patron de Sinéco Charpente doit revoir sa relation commerciale. "Le devis est valable pendant 15 jours. Au bout de 15 jours, on est susceptible de réactualiser ce devis", note-t-il. Celui-ci est également revu à la hausse dès le départ pour absorber les augmentations à venir, comme le précise Laurent Coudray, qui dirige une coopérative centralisant les achats de bois pour les artisans du département. "La vraie question aujourd'hui, c'est de combien les prix vont de nouveau augmenter", indique-t-il sur Europe 1.
Pour Laurent Coudray, il faut maintenant trouver d'autres fournisseurs, après avoir stoppé ses contrats avec la Russie d'où provenaient 20% de ses marchandises. Toutefois, il n'est pas le seul. "Par ricochet, les volumes qui aujourd'hui étaient importés de Russie vont devoir être importés d'autres pays, ce qui va raréfier l'offre", explique le directeur d'une coopérative. Il reste une inconnue de taille : la Chine. Si elle délaisse à son tour la Russie, et fait irruption sur ces nouveaux marchés du bois, une nouvelle flambée des prix, voire une saturation, serait alors inévitable.