Un éleveur bovin de 37 ans de Saône-et-Loire, en fuite depuis plus d'une semaine après un contrôle sanitaire conflictuel, a été abattu samedi par des gendarmes sur qui il fonçait en voiture, a appris l'AFP de source judiciaire. Cet agriculteur du village de Trivy était recherché depuis le 11 mai, date du dernier contrôle de son exploitation lors duquel il avait foncé avec son tracteur sur les forces de l'ordre qui accompagnaient les inspecteurs, a indiqué la procureure de Mâcon, Karine Malara.
Il ne s'occupait plus de son cheptel. "Ce monsieur n'allait pas bien, s'opposait aux services d'inspection sanitaire, il existait un gros contentieux depuis plusieurs années et ça allait de pire en pire. Il ne s'occupait plus trop de son cheptel et avait déjà été sanctionné pour défaut de soins sur ses bêtes", a expliqué Karine Malara. Il a été retrouvé de "manière fortuite", après qu'un habitant du petit village de Sailly, à 35 kilomètres de Trivy, dans les environs de Cluny, a signalé un homme circulant lentement autour du château avec des jumelles.
Il fonce sur les gendarmes avec son véhicule. "Deux patrouilles de gendarmes se sont rendues sur les lieux et l'une d'elles est tombée sur son véhicule. Les deux gendarmes sont descendus à pied et ont tenté les sommations mais il a foncé sur eux sur un étroit chemin de terre. Les deux ont fait feu, il a été touché mortellement", a détaillé la magistrate. Le Samu n'a pu le ranimer. Une enquête a été confiée à l'inspection technique de la gendarmerie et les premières constatations ont été faites par la section de recherches de Dijon. L'autopsie aura lieu dimanche à Dijon, pour savoir combien de tirs ont touché l'agriculteur. Ce dernier était célibataire et sans enfant. Les deux gendarmes, "très choqués", ont été brièvement hospitalisés.
Les deux gendarmes entendus.
Les deux gendarmes qui ont mortellement tiré sur l'éleveur ont été placés en garde à vue afin de "vérifier les responsabilités de chacun", a indiqué dimanche le parquet. "Il y a une infraction à vérifier qui est celle de 'violences avec armes ayant entraîné la mort'. (...) C'est le cadre juridique le plus protecteur puisqu'il y a le droit à un avocat et que les personnes sur lesquelles on travaille au sujet de leurs responsabilités sont gardées à disposition des enquêteurs", a expliqué la procureure de Mâcon. "Ce n'est absolument pas une présomption de culpabilité", a souligné la magistrate, annonçant d'ores et déjà la prolongation de la garde à vue des militaires lundi matin.