Sarah, 22 ans, s'est fait stériliser il y a un mois : "Très tôt, je me suis dit que je ne voudrais jamais d'enfant"

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Anaïs Huet , modifié à
À 22 ans, Sarah a fait le choix de subir une salpingectomie, c'est-à-dire l'ablation des deux trompes, conformément à son désir de ne jamais enfanter. Elle témoigne dans l'émission d'Olivier Delacroix sur Europe 1.
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Jamais Sarah n'a éprouvé le moindre désir de devenir mère, bien au contraire. Il y a un mois, cette jeune femme de 22 ans a décidé de se faire stériliser définitivement. Au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1, elle a expliqué les raisons de ce choix radical, les difficultés qu'elle a pu rencontrer, et le soutien qu'elle a obtenu de ses proches.

"L'opération s'est très bien passée. Ça s'appelle une salpingectomie, c'est-à-dire l'ablation des deux trompes. C'est une opération qui s'effectue sous anesthésie générale. C'est la seule solution pour être 100% sûre d'être stérile. 

Je suis une 'sans enfant' par choix. Très tôt, je me suis dit que je ne voudrais jamais d'enfant, ça ne m'attire pas. C'était une évidence pour moi. J'ai des idées bien arrêtées là-dessus. Et j'avais une volonté d'en finir avec les hormones, avec les corps étrangers qui empoisonnent mon corps à longueur de journée. Le facteur contraceptif est non-négligeable. Ça me paraissait être la meilleure solution.

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"Mais vous êtes sûre ? Vous n'allez pas le regretter ?"

Ce qui me motivait le plus, c'était le choix de disposer de mon corps. C'est très difficile dans la société actuelle de le faire. Beaucoup de médecins nous infantilisent ou nous culpabilisent, prétextant l'utilisation de la clause de conscience. Ils essaient de nous faire changer d'avis, ils nous disent que l'on n'est pas assez matures pour faire ce choix-là. Ils nous discriminent beaucoup par rapport à notre âge ou notre genre. On nous dit : 'Mais vous êtes sûre ? Vous n'allez pas regretter ?' Or, on ne dit pas ça à quelqu'un qui va être enceinte à mon âge.

Des gens m'ont dit qu'on n'était plus une femme quand on n'enfantait pas, et c'est très dur de faire changer les opinions de ces gens-là. C'est pour cela que je témoigne. Moi, je dirais juste que je suis complète et libérée depuis que je suis sûre à 100% de ne pas pouvoir procréer. Tout le monde est libre de faire ce qu'il veut de son corps, et c'est important d'être appuyé par le corps médical. Il y a une notion sexiste, c'est sûr. Mais aussi la notion de sacro-sainte mère nourricière, comme si c'était le but dans la vie de chaque femme. Une fois qu'on est stérilisée, [ceux qui critiquent] n'ont plus grand-chose à dire.

Le soutien de son entourage

Ma famille m'a soutenue. J'ai eu beaucoup de chance. Mes proches ont compris qu'on ne peut pas tous naître avec un désir d'enfant. J'ai la chance d'avoir des amis ouverts d'esprit. Je leur avais bien expliqué mon point de vue et ce que ça impliquait, et ils ont compris. Autant que je respecte qu'ils aient des enfants, ils respectent le fait que je n'en ai pas le désir.