Depuis les révélations autour de maltraitances et de négligences dans les maisons de retraite Orpea, le groupe privé est dans la tourmente. Son directeur général a été limogé dimanche et son remplaçant est convoqué mardi par Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, tout comme le directeur d'Orpea France, Jean-Christophe Romersi.
Au terme d'une semaine difficile pour Orpea , après des accusations de maltraitances dans ses établissements d'hébergement pour personnes âgées (Ehpad), le groupe a pris la décision de limoger son directeur général, Yves Le Masne, dimanche soir à 22h55. Après 28 années passées au sein du groupe, il est remplacé par Philippe Charrier.
Une nomination éclair
Auparavant PDG de Procter & Gamble, et directeur général des laboratoires Mayoly Spindler, Philippe Charrier passe ainsi de président non exécutif à PDG "avec effet immédiat". Sa mission : "garantir que les meilleures pratiques soient appliquées dans toute l'entreprise et faire toute la lumière sur les allégations avancées".
Le leader mondial des Ehpad et des cliniques privées, qui gère près de 1.200 établissements dans 23 pays, et qui a vu son action en Bourse chuter de 50% la semaine dernière, reprend légèrement des couleurs à la suite de ce licenciement : +9,6% à l'ouverture de la Bourse de Paris lundi matin.
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Cette affaire va-t-elle permettre un changement dans les mentalités des dirigeants et des politiques vis-à-vis du grand âge ? "Nous l'espérons", répond Pascal Champvert, le président de l'ADPA, l'Association des directeurs au service des personnes âgées et des services à domicile, invité d'Europe Midi lundi.
Il est revenu sur les révélations du livre Les Foyosseurs de Victor Castanet concernant la gestion des Ehpad Orpea. "Nous demandons au président de la République de créer des postes supplémentaires dans tous les établissements et services à domicile de France", lance-t-il sur Europe 1.
Avant les contrôles, "il faut faire en sorte que ça fonctionne"
Si le syndicat des Ehpad privés promet de revoir les systèmes de contrôle , comme le racontent nos confrères du Parisien , ce n'est pas la priorité selon le président de l'ADPA. "Depuis dix ans, il devrait y avoir en France huit professionnels pour dix personnes âgées en établissement", raconte Pascal Champvert. "Quand l'Etat aura fait ce qu'il a promis, à ce moment-là, on pourra envisager des contrôles."
L'Etat mis en cause
"Dans tous les autres établissements, les personnes âgées et les familles se rendent compte que s'il n'y a pas assez de professionnels, si on ne passe pas assez de temps à domicile ou en établissement, c'est à cause de l'État qui n'a pas fait son travail, ainsi que des départements", conclut-il.