La transition écologique est le dossier de la rentrée, après un été marqué par une sécheresse historique. Aucune région de France n'a été épargnée, y compris l'Île-de-France. La forêt de Fontainebleau est la plus grande de la région. Une zone sensible où la moitié des arbres est en mauvaise santé. Une espèce pourrait même disparaître, dénudée de feuilles, branches recourbées et troncs asséchés. Dans la forêt, de plus en plus de hêtres ont cet aspect, comme le constate Matthieu Augery, chef du service forêt de l'Office national des forêts Île-de-France.
Remplacer les arbres par des espèces qui s'adaptent mieux
"Là, ils sont au stade final puisqu'ils sont morts. On voit l'écorce sèche et ils sont en voie d'effondrement." Sur le massif de Fontainebleau, plus de 50% des hêtres sont atteints de manière irréversible. Une conséquence directe des sécheresses à répétition que ces arbres ont beaucoup de mal à supporter. "Il est capable de se refaire, si ce n'est pas trop répété. Mais effectivement, ces dernières années, les périodes de sécheresse se multiplient. Et donc là, il ne peut plus se refaire. On constate que le dépérissement accélère. Il y a des secteurs où on sait qu'ils vont disparaître."
Malheureusement, il n'y a rien à faire pour le sauver. Il n'est plus adapté et sera donc remplacé par d'autres variétés d'arbres au fil des années. "On ne plantera pas prioritairement du hêtre car il a vraiment montré ses limites. On va choisir des essences qui poussent plus au sud et qui sont susceptibles de s'adapter aux climats de demain", souligne Virginie Veau, directrice de l'Office national des forêts d'Île-de-France Est. "On garde l'écosystème dans son ensemble, ça ne se gère pas à l'arbre ou même à l'essence. C'est l'ensemble qui compte." Dans une trentaine d'années, le hêtre pourrait être totalement remplacé dans la forêt de Fontainebleau.