Plombé par le Covid-19, le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre le niveau record de 44,7 milliards d'euros cette année, puis refluer à 25,5 milliards l'an prochain, selon une synthèse de la Commission des comptes consultée lundi par l'AFP. Le coût du coronavirus sera un peu moins lourd que prévu pour la Sécu : évalué en juin à 52 milliards, le déficit pour 2020 est désormais estimé à 44,7 milliards, en raison d'une récession "légèrement moins forte" que redouté au début de l'été, entraînant davantage de rentrées d'impôts et de cotisations.
Les dépenses de santé se creusent à cause du Covid-19
Ce renflouement est également dû à un versement "exceptionnel" du fonds de réserve des retraites (FRR), qui rembourse opportunément une veille "soulte" appartenant au régime des électriciens et gaziers. Mais les dépenses de santé continuent de se creuser à cause de la crise sanitaire : malgré une baisse des remboursements chez les soignants libéraux, les mesures liées à l'épidémie (masques, tests, arrêts de travail, prime dans les hôpitaux...) font ployer la branche maladie, qui devrait afficher un déficit de 30 milliards en 2020.
Le Ségur de la santé devrait alourdir la note
Une perte de 16,4 milliards est encore attendue en 2021, sans compter les hausses de salaires négociées dans le cadre du "Ségur de la santé", qui devraient donc alourdir la note. Du côté de la branche retraite, le déficit serait de 7,9 milliards cette année grâce au versement du FRR, mais il "se maintiendrait" à 8 milliards en 2021.
La branche famille, qui plongerait dans le rouge en 2020 (-3,3 milliards), "redeviendrait excédentaire" l'an prochain (+0,9 milliard), en raison notamment d'une faible revalorisation des prestations liées à l'inflation, "la crise freinant les prix". La branche accidents du travail suivrait la même trajectoire, avec un léger déficit cette année (-0,3 milliard) suivi d'un retour dans le vert dès 2021 (+0,5 milliard).