En février dernier, une retraitée a été blessée par une balle perdue alors qu'elle se trouvait chez elle. "Les points de deal sont juste en bas à l’entrée de la cité. Le quartier du Charrel c’est craignos. Ce n’est certes pas les quartiers nord de Marseille, mais ce sont les quartiers nord d’Aubagne", résume une mère de famille aux abords d’un terrain de foot.
Mercredi après-midi, nombreuses sont des mères de famille, à l’image de Mandy, à attendre leur enfant à la sortie de leur entrainement et sont ravies de ce dispositif. "C’est bien qu’ils aient fait ça. Les caméras ça va dissuader les trafics et toutes les incivilités, les scooters… C’est bien aussi qu’il y en ait près du terrain, ça me rassure pour les enfants", poursuit cette maman.
L’estocade portée aux dealers ?
Le bailleur social Erilia a financé ce chantier chiffré à 371.000 euros et l’État y a participé à hauteur de 20%. Ces 23 caméras sont directement connectées au mur d'écrans du centre de supervision urbain, avec plusieurs objectifs. "Aider dans la résolution d’enquêtes, voire l’intervention dans le cadre du trafic de stupéfiants. Mais aussi pour rendre de la sérénité aux 3.000 habitants de cette résidence !", énumère Vincent Rusconi, adjoint municipal à la sécurité.
Et le directeur de cabinet du préfet de police, Rémi Bourdu, c’est surtout l’occasion de porter un coup fatal aux dealers. "Ça pourrait être l’estocade pour ce réseau que nous avons considérablement affaibli ces derniers mois. Ça pourrait être la touche technologique supplémentaire à l’action humaine qui permet de mettre fin à cette activité et de redonner un peu d’oxygène aux habitants", explique l'élu. Mais il reconnaît aussi que ce dispositif ne peut pas s'adapter à toutes les cités, notamment face aux dealers les plus radicaux.