Avec 30% de victimes sur la route de plus en septembre par rapport à l'année dernière, les chiffres 2016 de la sécurité routière sont alarmants. C'est dans ce contexte que des entreprises vont lancer mardi matin un appel national en faveur de la sécurité routière au travail qui sera présenté au ministère de l'Intérieur, en présence de Bernard Cazeneuve, et de la ministre du Travail Myriam El-Khomri. Les entreprises signataires vont s'engager à des actions de sensibilisation afin de limiter les risques d'accident pour tous les employés. Qu'ils soient ou non des grands rouleurs, tout le monde est concerné.
"Bousculer certaines habitudes". L'idée de cet appel national est que les entreprises aient une influence sur la conduite de leurs employés. Que ce soit en allant au bureau ou sur votre lieu de travail, on ne prend pas d’alcool, on ne téléphone pas, on respecte les limites de vitesse. Certaines entreprises le font déjà, c’est le cas d’Elior, par exemple, l'un des leaders mondiaux de la restauration. Chez eux, il y a une journée de formation obligatoire avec un rappel des règles de bonne conduite et des mises en situation de danger sur un circuit.
Mais certains employés traînent les pieds pour y aller car ils n’ont pas l’impression de prendre des risques, selon Martine Verdeau, qui a mis en place cette formation : "Il faut bousculer certaines habitudes", explique-t-elle. "Les salariés ont une charge de travail importante, des rendez-vous. Ils sont pris dans les embouteillages, stressent pour arriver à l'heure et peuvent avoir un accident". Selon elle, il faut "débanaliser les accidents. Je n'ai pas envie qu'on m'annonce un jour que quelqu'un est mort sur la route avec un véhicule de la société".
Et cette politique de formation a déjà eu des effets, chez Elior : en trois ans, la fréquence des accidents a baissé de 20%. Du coup, les contrats d’assurance sont de moins en moins chers. Et pour les entreprises, c’est donc aussi une promesse d’économies.