Plusieurs centaines d'enseignants du primaire en Seine-Saint-Denis ont manifesté jeudi sous les fenêtres du ministère de l'Éducation nationale à Paris pour réclamer près de 1.000 postes pour la rentrée prochaine, dans le cadre d'une journée de grève à l'appel des syndicats.
Entre 15 et 30% des enseignants du département en grève. Aux cris de "dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation" et "Blanquer retourne à ta chorale, on n'en veut pas de ton école libérale", environ 600 enseignants du primaire et du secondaire ont battu le pavé, a indiqué à l'AFP Rachel Schneider, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 93, syndicat majoritaire dans le primaire. Selon le rectorat, 15,83% des enseignants étaient en grève dans le premier degré (et 33 écoles fermées sur 830). Le double selon le SNUipp-FSU, avec un pic à 55% de grévistes à Montreuil, par exemple.
990 postes supplémentaires réclamés. Les syndicats ont chiffré à 990 le nombre de postes nécessaires pour la rentrée 2018, dont près de la moitié (420) pour permettre la mise en oeuvre des CP et CE1 dédoublés en REP (réseau d'éducation prioritaire). Le solde doit permettre de faire face à la hausse démographique et de créer des postes de Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). Ils protestent aussi contre la "mise au chômage de centaines de personnels" en contrats aidés, une mesure qui a eu notamment pour effet de priver 200 à 300 élèves handicapés d'un accompagnement, alors que le nombre d'enfants handicapés scolarisés a bondi de 268% en cinq ans dans le département.
Pour autant, "on ne veut pas que la Seine-Saint-Denis déshabille la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne, où il y a des maternelles à 32 par classe", a dit Rachel Schneider. Au ministère de donner à l'académie de Créteil "une dotation suffisante pour que les besoins des trois départements soient couverts".
La reconduction du concours supplémentaire jugée "positive". La syndicaliste s'est félicitée de l'annonce, faite par le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer le 13 novembre à l'Assemblée nationale, de la reconduction du concours supplémentaire pour les professeurs des écoles. "C'est une mesure positive, pour preuve ces 400 contractuels qui sont encore dans les classes, mais cela ne répond pas à nos demandes de créations de postes car ces nouveaux enseignants seront affectés sur des postes existants", a-t-elle cependant commenté.
"Halte au feu !". En revanche, elle s'est inquiétée des propos du ministre invitant à ne pas "préconiser une pluie de moyens mais plutôt de nouvelles approches qualitatives". "Halte au feu ! Si les dotations positives ne sont pas poursuivies comme ces trois dernières années (+1.340 postes), très vite la situation va se dégrader car la hausse démographique se poursuit", a mis en garde Rachel Schneider.