Un office HLM de Seine-Saint-Denis attaque l'État en justice pour obtenir un renfort substantiel de policiers nationaux, afin que "soient enfin restaurées des conditions minimales de sécurité" dans les quartiers où il est implanté.
"Explosion" de la violence. Les locataires et les personnels de Plaine commune habitat "subissent une véritable explosion des actes locaux de violence et de délinquance", écrit le bailleur dans une requête déposée le 3 novembre au tribunal administratif de Montreuil. Le bailleur social, qui gère plus de 18.000 logements sur sept communes de Seine-Saint-Denis, dont Saint-Denis, Aubervilliers et Saint-Ouen, affirme que le trafic de stupéfiants a atteint "un tel degré d'importance qu'une partie considérable des cités de l'office en est devenue le sinistre théâtre, avec les peurs, les risques, les dangers que cela entraîne inéluctablement".
Doubler le nombre de policiers. Les résidents "sont en droit d'attendre que soient enfin restaurées des conditions minimales de sécurité", insiste Plaine commune habitat. Or, selon l'office HLM, les effectifs de la police nationale n'ont "pas évolué depuis 1999" en Seine-Saint-Denis, "alors que la population y a augmenté depuis lors de 25%". Le bailleur, présidé par Stéphane Peu, adjoint au maire communiste de Saint-Denis, estime que 500 agents de la police nationale (contre 260 à 280 aujourd'hui selon lui) devraient être par exemple affectés en permanence au commissariat de Saint-Denis, première ville du département.
La préfecture se défend. Cette procédure "n'a pas de fondement juridique sérieux", juge de son côté la préfecture de Seine-Saint-Denis. La préfecture souligne en outre que les policiers ne sont pas répartis sur la seule base du nombre d'habitants : entrent en compte la fréquentation touristique, la présence de sites institutionnels, etc. Elle ajoute que la sécurité n'est pas uniquement assurée par les commissariats locaux, avec notamment "l'apport des unités départementales et des unités d'agglomération". Les maires de Seine-Saint-Denis, qui réclament régulièrement des renforts policiers, avaient à nouveau élevé la voix après l'agression mortelle d'un couturier chinois à Aubervilliers en août.