Selon un sondage Ifop, le harcèlement scolaire est sous-évalué

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Camille Moreau / Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN / AFP , modifié à

À la veille de la 8ᵉ journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, l’association Marion la main tendue, Head&Shoulders et l’Ifop publient une toute nouvelle enquête sur le harcèlement entre pairs en milieu scolaire. Les chiffres sont alarmants. On pensait qu’un élève sur dix était victime de harcèlement. C’est en réalité deux fois plus. 

"T'es moche", "t'es grosse", "t'as pas d'amis". Ces insultes, Daphné les entendait tous les jours dans la cour de récréation. Elle n'avait que sept ans. Au fil des années, ce harcèlement scolaire a pris une tout autre ampleur. "Un camarade de classe m'a envoyé des menaces de mort. Je prenais toutes les excuses du monde pour ne pas aller à l'école. J'avais le réflexe de vouloir m'enfuir, me cacher dans un trou et ne plus jamais en sortir", se souvient la jeune fille.

Un enfant sur cinq déclare avoir subi des violences physiques, verbales ou psychologiques

Daphné a fait trois tentatives de suicide et d'après l'étude, plus de la moitié des élèves harcelés ont déjà pensé à se faire du mal. Des victimes qui ont un profil récurrent. "Vous avez des personnes rousses, 35 % des enfants en situation de handicap, des élèves qui sont timides. Nous, en tant que parents, en tant qu'enseignant, en tant qu'éducateur, on doit porter un regard très vigilant sur ces enfants", détaille Nora Fraisse, présidente de Marion la Main tendue.

Mais l'association regrette que seulement 19 % des enseignants se disent formés pour faire face au harcèlement. Aussi, un enfant sur cinq déclare avoir subi des violences physiques, verbales ou psychologiques, tous les jours, de manière répétée au cours de sa scolarité.