L'armée n'est "en aucun cas en charge du maintien de l'ordre et de l'ordre public", a répliqué vendredi Emmanuel Macron en réponse aux critiques concernant sa décision de renforcer le dispositif antiterroriste Sentinelle pour les manifestations prévues samedi.
"C'est exactement la même chose que ce qui avait été décidé au mois de décembre et à plusieurs reprises par le passé, c'est-à-dire faire appel aux militaires de l'opération Sentinelle pour ce qui est leur mission, la lutte contre le terrorisme et protéger des sites sensibles, pour pouvoir décharger les policiers et les gendarmes de ces missions", a affirmé le président de la République lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Le chef de l'Etat a dénoncé "un faux débat" provoqué par "ceux qui jouent à se faire peur et à faire peur". Il répondait au tollé suscité par des déclarations du gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray, évoquant la possibilité pour les soldats d'"ouvrir le feu" en cas de menace.
Il "n'est dans l'idée de personne de mettre les militaires en face des manifestants"
"Les policiers, les gendarmes seront affectés aux tâches de maintien de l'ordre pour accompagner quand il y a, il y en aura quelques-unes, des manifestations légalement déclarées et pour empêcher là où c'est interdit les rassemblements, les volontés d'émeutes et les casseurs", a assuré Emmanuel Macron. Il "n'est dans l'idée de personne de mettre les militaires en face des manifestants", a également affirmé vendredi la ministre des Armées, Florence Parly.
La décision de recourir aux militaires de Sentinelle pour protéger des bâtiments a été prise après l'acte 18 des "gilets jaunes" samedi, qui a donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre et des pillages de boutiques sur les Champs-Elysées.
L’exécutif a pris une série de décisions pour éviter les violences
Selon RTL, le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, n'a pas été prévenu au préalable de l'engagement des hommes de Sentinelle dans le dispositif pour samedi. L'exécutif a pris une série d'autres décisions pour éviter que des violences se reproduisent samedi dans Paris. La Préfecture de Police a décidé d'interdire les manifestations de "gilets jaunes" samedi sur les Champs-Elysées, ses abords et la place de l'Etoile ainsi que dans un périmètre incluant le palais de l'Elysée et l'Assemblée nationale. Tout contrevenant sera passible d'une amende désormais portée à 135 euros.
Hors de ces périmètres, "le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, pourra s'exercer librement", précise la PP mais "tout attroupement donnant lieu à des débordements sera immédiatement dispersé". Un groupe de "gilets jaunes" dit avoir déclaré en préfecture le parcours d'une manifestation qui doit relier samedi à partir de 13h Denfert-Rochereau, au sud de Paris, au Sacré-Coeur, au nord.