Le texte devrait une nouvelle fois enflammer les débats. Lundi, l'Assemblée nationale entame le premier acte de l'examen du projet de loi "confortant le respect des principes républicains", et qui entend notamment lutter contre l'islamisme radical. Encadrement plus sévère de l'instruction à domicile, délit de "séparatisme", répression de la haine en ligne, contrôle renforcé des associations, financement des cultes... plusieurs mesures vont être débattues. Invité dimanche d'Europe 1, Thibault de Montbrial, avocat au barreau de Paris et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, estime de son côté que le gouvernement "joue très gros" avec ce projet de loi.
"Le gouvernement joue très gros parce qu'après des années pendant lesquelles on s'est demandé si, au-delà de la question du terrorisme, le président de la République avait vraiment pris conscience de la dangerosité intrinsèque de l'islam politique en France (...) tous les espoirs étaient permis de voir enfin une loi prendre à bras-le-corps ce problème qui ronge et gangrène notre société", explique Thibault de Montbrial.
"Politiquement, on va voir la cohérence des oppositions de droite"
"Il y avait donc une grande attente", poursuit l'avocat, notant toutefois qu'après "de grandes annonces", "il y a eu des petits reculs" au niveau sémantique, et regrettant "qu'on a commencé à entendre la petite musique du 'il ne faut pas stigmatiser'".
Pour Thibault de Montbrial, "les deux semaines qui viennent sont essentielles car politiquement, on va voir la cohérence du groupe LREM, mais aussi celle des oppositions de droite, qui se positionnent depuis des années contre l'islamisme". Selon lui, pour la droite, ne pas le voter sous prétexte que le texte ne serait pas parfait serait "inaudible". Le texte, explique-t-il, n'est pas parfait, mais est un "premier pas historique dans une bonne direction". Et de conclure : "Tout le monde sera très attentif pour savoir qui a voté ou n'a pas voté ce texte".