Pour la majorité des femmes, la ménopause survient entre 48 et 52 ans. Mais dans certains cas, elle peut arriver plus tôt. On parle alors de ménopause précoce. Les changements hormonaux liés à cette période de vie ne sont pas sans conséquence, notamment sur la libido. Jeudi, dans Sans rendez-vous, l'émission Santé d'Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc nous explique comment concilier ménopause précoce et sexualité.
La question de Laurie, 35 ans
"Je viens d'être ménopausée alors que je n'ai que 35 ans. Ma libido s'en trouve complètement éteinte ce qui me rend très triste. Je dirais même déprimée. Que dois-je faire ?"
La réponse de Catherine Blanc
"Il y a des femmes qui sont ménopausées tôt. Ce qui est souvent douloureux, c'est quand elles ont attendu longtemps pour faire des bébés et qu'elles se retrouvent, au moment où elles veulent faire des bébés, ménopausées. Une des raisons qui porte la libido, notamment des femmes, c'est aussi le projet d'un enfant, même si on n'a pas un projet réel d'en vouloir un, le fait de savoir qu'on a la capacité de pouvoir en faire, est extrêmement excitant.
Quand tout à coup, le corps dit 'stop', c'est extrêmement douloureux, comme une castration de son pouvoir de fertilité. Cela a une influence sur son excitation et sa sexualité. Il y a une angoisse de mort et de vieillissement qui vient se greffer. Or, pour avoir du désir, il faut avoir une idée que la vie et notre corps nous appartiennent.
La ménopause entraîne une perte d’œstrogène donc un bouleversement hormonal important. Une ménopause reste la même que l'on ait 35 ou 50 ans. Sauf que quand on a 35 ans, on ne s'était pas imaginé être à ce rendez-vous là. Tout à coup, on est bazardé dans une situation qui ressemble, dans sa représentation, à l'idée d'une vieille femme.
Cette perte de libido est-elle inéluctable ?
Non, la libido n'est pas qu'une question physiologique. C'est un projet émotionnel. Même dans les maisons de retraite, vous avez des vieilles femmes qui parlent de sexualité et qui sont excitées. Si on veut se rassurer, on peut en parler à celui que l'on aime ou à des professionnels, pour aider le corps à aller bien. La sexualité est un élan de vie et tant qu'on est en vie, la sexualité à toute sa place."