«Si ça monte, on ira à l'étage», à Bourthes, des habitants refusent de quitter leur logement

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Caroline Baudry, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP

Dans le Pas-de-Calais, le scénario de novembre est en train de se reproduire. Le département est toujours placé en vigilance rouge en raison des crues et 300 personnes ont été évacuées. Mais à Bourthes, village devenu presque un lac, une vingtaine d'habitants tient bon malgré les risques.

Un cauchemar qui se répète. Dans le Pas-de-Calais , toujours placé en vigilance rouge en raison des crues, 300 personnes ont été évacuées en l'espace de quelques jours. Pour les sinistrés , il a fallu tout abandonner comme la maison, les souvenirs ou les projets, noyés parfois sous plus de deux mètres d'eau. Et malheureusement, la pluie va encore tomber ce jeudi avec 15 à 20 millimètres de pluie. Et si certains n'ont pas eu d'autres choix que de partir les larmes aux yeux, quelques irréductibles refusent de quitter leur logement. C'est le cas à Bourthes, village devenu presque un lac où une vingtaine d'habitants tient bon malgré les risques.

"On n'a jamais vu ça"

Pour sonner chez Claude et Evelyne, il faut enfiler une salopette de pêche, marcher longuement, s'agripper parfois au grillage pour ne pas se faire emporter par le torrent et suivre Laurent, un voisin qui s'aventure chaque jour vers la maison surélevée. "Demain, si vous avez besoin, il va sûrement y avoir une distribution de pain", annonce-t-il au couple. Ces septuagénaires ne sont pas sortis depuis six jours. "On a de la viande au congélateur, on a de quoi survivre. Je suis né ici, et on n'a jamais vu ça. De toute façon, on a l'étage. Si ça monte, on ira à là-haut", se rassure le mari.

Pour la sœur de Laurent, la maire de la commune, la principale préoccupation sont les personnes vulnérables, isolées par les flots. "On les met en garde sur les points météo, sur ce qui est annoncé, sur les risques d'être bloqué pendant plusieurs temps, le risque de ne plus avoir d'électricité, que les secours n'arrivent pas jusqu'à elles. Ils sont conscients des dangers", détaille-t-elle au micro d'Europe 1. Question difficile pour cette élue qui a choisi de ne pas forcer ces seniors à quitter leur domicile. Cela pourrait les perturber, dit-elle, voire les traumatiser.