Alors que la question des violences policières est de nouveau au centre de l'actualité après la mort de George Floyd aux États-Unis, et la manifestation de mardi à l'initiative des proches d'Adama Traoré, à Évry, les jeunes rencontrés par Europe 1 confie leur lassitude face aux nombreux contrôles, et leur peur d'une bavure.
Alors que les manifestations se poursuivent aux États-Unis après la mort de George Floyd, en France, des milliers de personnes ont battu le pavé mardi pour dénoncer les violences policières à l'initiative des proches d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 lors de son arrestation. Partout en France, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer un phénomène sociétal qui ne se limite pas aux Etats-Unis. Europe 1 s'est rendue à Évry (Essonne), dans la cité des Pyramides.
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"Vingt ou trente fois". Assis au pied de l'un des immeubles en escalier de la cité, Gérémy, un jeune habitant du quartier, a perdu le fil, et ne sait plus combien de contrôles de police il a subi. En revanche, il se rappelle de ce qu'il qualifie d'humiliation. "Ils prennent un paquet de cigarettes, et pour vérifier qu'il n'y a pas de stupéfiants, ils jettent tout par terre et disent 'ramasse'", raconte-t-il. "Quand le contrôle se passe comme ça, cela ne donne pas envie d'être gentil avec eux".
À ses côtés, Lasko acquiesce et raconte sa peur d'une bavure. "Une fois, j'étais sur les Champs-Élysées, je marchais avec mes potes, et je me fais contrôler. Il sort ma carte bleue, et croit que je l'ai volée. Là, je commence à m'énerver, et d'un coup, ils commencent à m'entourer. J'ai cru que j'allais avoir une bavure". Et le jeune homme de conclure : "Si j'avais été blanc, j'aurais été tranquille". "Il faut qu'ils arrêtent les bavures", martèle encore Lasko, selon qui "chaque fois que les gens vont en voir une, ça va faire monter la tension".
Les syndicats de police inquiets de la "haine anti-flic" sur internet
De son côté, Claude Carillo, délégué du syndicat Alliance de l’Essonne, assure que ces bavures, tout comme les contrôles qui tournent mal, sont rarissimes. Pour apaiser les tensions, lui cible la haine "anti-flic" sur internet. "Il y a des gens sur les réseaux sociaux qui captent les images et les sortent du contexte pour faire croire qu'il y a eu violences policières", explique-t-il.
Comme cette vidéo tournée après un accident de moto dans les Hauts-de-Seine. En la visionnant, Lasko et Gérémy sont tous les deux convaincus de la responsabilité de la police.