Sial 2018 : dans l'alimentation, "le patron, c'est le consommateur"

Le président du cabinet XTC, Xavier Terlet, assure que les consommateurs sont en recherche de "goûts forts".
Le président du cabinet XTC, Xavier Terlet, assure que les consommateurs sont en recherche de "goûts forts". © Europe 1
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Thibaud Le Meneec
Pour le président du cabinet spécialisé XTC, Xavier Terlet, invité d'Europe 1 lundi, "les industriels sont obligés de répondre" aux exigences des consommateurs en matière de goût et de santé.
INTERVIEW

400.000 produits venus de 119 pays, mais un seul lieu : le Salon International de l'Alimentation (Sial) 2018 a ouvert ses portes dimanche à Villepinte, au nord-est de Paris. Avec une tendance de plus en plus affirmée, selon Xavier Terlet, président du cabinet spécialisé XTC et invité d'Europe 1, lundi : "le patron, c'est le consommateur". "Aujourd'hui, il a envie de produits exempts de nitrites, d'antibiotiques ou de pesticides. Les industriels sont obligés de répondre" à ce besoin, explique Xavier Terlet.

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Gingembre, truffe… ou kombucha. Mais si les consommateurs veulent davantage de produits sains dans leur assiette, ils rejetteraient maintenant les "alicaments", ces aliments-médicaments présentés comme le futur de l'alimentation il y a quelques années. "Aujourd'hui, le consommateur veut du goût, beaucoup de goût, mais du goût naturel, apporté par exemple par du gingembre, ou de la truffe. Des goûts forts", insiste le spécialiste, qui évoque également l'attrait des boissons fermentées, "comme le kombucha ou les kéfirs de lait ou de fruits". La première est une boisson acidulée obtenue par un mélange de thé vert et de sucre, tandis que la seconde se prépare avec des grains de levain et donne une mixture légèrement gazeuse.

Entendu sur europe1 :
Le consommateur veut un plaisir sans états d'âmes. Ça ne doit pas être aux dépens de quelqu'un ou quelque chose

Le consommateur français plus "éthique" ? Dans les allées du Sial, on pourra donc retrouver 2.500 nouveaux produits. Avec, pour la plupart, une exigence éthique plus forte, selon Xavier Terlet : "Le consommateur veut un plaisir sans états d'âmes. Ça ne doit pas être aux dépens de quelqu'un ou quelque chose, comme l'environnement. On voit beaucoup de nouveaux emballages avec des réductions de plastique et de cartons. Il y a aussi des produits qui assurent la juste rémunération aux éleveurs. Ça, c'est très français", explique-t-il.

Enfin, du côté du porte-monnaie, les bons produits peuvent coûter plus cher. "L'alimentation est souvent, pour ceux qui ont peu de moyens, un des seuls vecteurs de petits plaisirs au quotidien", analyse le spécialiste. "On pourra dépenser, 10, 20 ou 50 centimes de plus dans un produit pour se faire plaisir, et ça c'est important."