La SNCF a qualifié mardi d'"initiative locale, malheureuse et regrettable" une note demandant aux agents de "signaler tout mouvement ou groupe suspect", notamment "zadiste", se déplaçant vers la Belgique, l'Allemagne ou la Suisse pour se rendre au sommet du G20 à Hambourg.
Notre-Dame-des-Landes mentionnée. Cette note, révélée par SUD-rail, émane du pôle TGV Lorraine. "Il ne s'agit absolument pas d'un document de la direction générale de SNCF (...) aucun des propos ne saurait engager l'entreprise ou refléter ses valeurs", a déclaré un porte-parole de l'entreprise, en présentant les "excuses (de la SNCF) aux personnes qui en sont choquées". La note évoquait une "demande de l'Etat" afin "d'anticiper au mieux les interventions si nécessaire". Elle demandait, à l'occasion du sommet international, vendredi et samedi à Hambourg, aux personnels des trains et des escales de signaler jusqu'au 13 juillet les "personnes dont le comportement pourrait laisser supposer un comportement militant porté à l'extrême (personnes appartenant au mouvement zadiste venant de Notre-Dame-des-Landes mais également des Alpes)".
Une directive "liberticide" pour les syndicats. Les signalements, précisait la note, devant être transmis en temps réel au poste de commandement des agents de sécurité de la SNCF (Suge). La note faisait référence à une procédure "déjà déclenchée lors de l'Euro 2016" afin notamment "d'anticiper les mouvements de foules difficiles". Mais selon Bruno Poncet (SUD-rail), la différence est "qu'ils ciblent aujourd'hui clairement un groupe de personnes". Dans un communiqué intitulé "La SNCF, collaboratrice de l'Etat policier", le syndicat avait demandé aux cheminots de "ne pas appliquer" cette "directive liberticide". Pour le syndicat, elle dénote de "pratiques d'un autre temps, et sous couvert de lutte antiterroriste, l'Etat veut maintenant contrôler, ficher et bloquer tout militant associatif ou politique qui voudrait se rendre au G20 pour manifester".