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Anaïs Huet
Des milliers de travailleurs, de la construction notamment, en contact avec la silice cristalline, sont exposés au risque de développer une maladie respiratoire comme le cancer broncho-pulmonaire.
INTERVIEW

La silice cristalline est présente partout à la surface de la Terre : dans le sable, le quartz, le granit, les roches… Elle est aussi particulièrement utilisée dans les secteurs de l'industrie (verrerie, fonderie, chimie…) et du bâtiment. Classée cancérogène par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1997, elle fait aujourd'hui l'objet d'une alerte de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui a publié mercredi une étude à ce sujet.

365.000 salariés concernés

"Nous avons estimé que plus de 365.000 travailleurs en France seraient exposés à des poussières de silice cristalline. C'est l'un des cinq facteurs cancérogènes auxquels les travailleurs français sont le plus exposés. On estime entre 23.000 et 30.000 le nombre de travailleurs qui seraient exposés au-delà de la valeur réglementaire (de 0,1 mg/m³) en France", indique Guillaume Boulanger, adjoint au chef d'unité d'évaluation des risques liés à l'air à l'Anses, au micro de Matthieu Belliard, mercredi, sur Europe 1. "La silice cristalline est utilisée depuis de très nombreuses années. Elle produit un certain nombre de pathologies, comme les silicoses, mais aussi des pathologies auto-immunes. (…) L'objectif était surtout de faire un état des lieux. Aujourd'hui encore, les travailleurs français restent largement exposés à la silice cristalline à des niveaux très importants."

>> De 17h à 20h, c'est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Comment protéger les travailleurs exposés ?

L'Anses appelle à mieux protéger les salariés exposés. Pour cela, Guillaume Boulanger liste plusieurs solutions possibles, à commencer par la substitution, si possible, de la silice cristalline dans les secteurs où elle est utilisée. "On peut aussi mettre des têtes d'aspirateur au niveau du poste de travail", afin de contenir les poussières, ou encore "travailler à l'humide, c'est-à-dire qu'on disperse des gouttelettes d'eau dans l'atmosphère pour faire tomber les poussières", suggère l'expert de l'Anses. Le cas échéant, les entreprises doivent également fournir aux salariés exposés des masques respiratoires adaptés.