Grand témoin de la Shoah, ancienne ministre, icône du combat des droits des femmes, bâtisseuse de l'Union européenne, Simone Veil va faire son entrée au Panthéon, monument des "grands hommes", dimanche, aux côtés de son mari Antoine Veil. Vendredi et samedi, les deux cercueils seront exposés dans la crypte du Mémorial de la Shoah à Paris. Les deux fils du couple, Jean et Pierre-François Veil, étaient les invités exceptionnels de la Matinale d'Europe 1 vendredi.
Un sommet sur "la survivance de l'Europe". Alors que les 28 pays de l'Union européenne sont finalement parvenus à un accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur la difficile et clivante question migratoire, Jean et Pierre-François Veil ne peuvent s'empêcher d'observer le parallèle entre les deux événements. "Nous vivons en ce moment un sommet extrêmement important sur les migrants, sur la solidarité, la survivance de l'Europe. Tout ça est d'une coïncidence tout à fait étonnante, et en même temps assez inquiétante", considère Jean Veil.
"L'Europe, c'était la fin des drames". "Il est certain que Maman ne voudrait pas que son entrée au Panthéon coïncide avec l'enterrement de l'Europe, bien au contraire", assure Pierre-François Veil. "Pour les Français, les Allemands, pour tous ceux qui ont vécu la guerre, l'Europe, c'était la fin de ces drames", juge-t-il, avant d'illustrer : "Si la guerre qui a débuté en 1995 dans les Balkans ne s'est pas étendue, c'est parce qu'il y avait l'Europe, parce qu'il y avait la fraternité entre la France et l'Allemagne".
Pour Simone Veil, l'Europe "restait son combat majeur, essentiel, déterminant", affirment ses fils. "Aujourd'hui, plus que jamais, si c'est l'intention du président de la République d'axer son discours sur l'importance de l'Europe, c'est formidable".
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