Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats djihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP. Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Darmanin, Hidalgo et Hollande présents à la cérémonie
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise". Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblée vers 11H rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient froidement abattu 11 personnes, dont des figures emblématiques du journal comme le directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous, l'économiste Bernard Maris ou la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en Seine-et-Marne. Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et sera abattu dans l'assaut des forces de l'ordre.