Six mois après l'attentat de Nice, les enfants sont encore traumatisés

Le service de pédopsychiatrie de l'hôpital Lenval de Nice a reçu plus de 2.000 enfants en consultation © VALERY HACHE / AFP
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Jacques Thérence édité par M.R. , modifié à

L'hôpital pédiatrique de Lenval reçoit une trentaine de nouveaux jeunes patients par semaine depuis l'attentat qui a fait 86 morts en juillet dernier.

Ce samedi marque les six mois jour pour jour qui se sont écoulés depuis l'attentat de Nice sur la promenade des Anglais . Le camion fou à fait 86 morts, des centaines de blessés et des milliers de traumatisés . Parmi ces victimes collatérales se trouvent beaucoup d'enfants. Chaque semaine, ils sont des dizaines à être reçus par des pédopsychiatres à l'hôpital Lenval (Nice).

Une peine au quotidien. Andrew et Amaury, 5 et 7 ans, ont vu leur maman mourir sous leurs yeux. Ils sont suivis psychologiquement et vont normalement à l'école mais la vie quotidienne reste très difficile. Leur père Bruno le ressent tous les jours. "La semaine dernière, Andrew m'a demandé pourquoi c'était tout le temps moi qui lui mettait la crème le matin. Il pleure toujours sa maman. Mais Amaury le surmonte. Il parle beaucoup de l'attentat aussi. 'On a vu le camion, il a fauché Maman'", raconte-t-il au micro d'Europe 1.

Une trentaine de nouveaux cas par semaine. Dans l'hôpital psychiatrique Lenval, plus de 2.000 enfants principalement de 6 à 9 ans ont été reçus en consultation depuis le 14 juillet. Le service a été renforcé car le flux ne faiblit pas. "On reçoit à peu près une trentaine de nouveaux cas par semaine, majoritairement ce sont des enfants qui présentent des symptômes de type anxieux", explique la professeure Laurence Askenazy. "On a beaucoup observé des petits enfants qui reprenaient un petit camion blanc et renversaient des personnages." Le souvenir de cette fête nationale sanglante semble s'être gravé dans la mémoire de ces enfants.

"Ce qui est important, c'est qu'à travers les consultations, on puisse retraiter ces inquiétudes-là pour que l'enfant puisse reprendre une vie psychique hors de cet événement", ajoute encore la professeure. Et pour apaiser l'enfant, cela passe souvent par le jeu, le dessin et bien sûr la discussion.