Le gendarme qui pilotait le peloton de surveillance et d'intervention aux côtés d'Arnaud Beltrame pendant l'attaque du Super U de Trèbes se rappelle au micro d'Europe 1 de l'officier dont il était un proche, assassiné après avoir pris la place d'une otage.
Six mois après l’attaque du Super U de Trèbes, le traumatisme est toujours vif dans la petite ville de l'Aude. Le major qui commandait le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) sur place ce jour-là a accepté de s’exprimer pour la première fois au micro d'Europe 1. Il évoque le souvenir que lui laisse l'officier Arnaud Beltrame, qui s'est héroïquement substitué à une otage et dont il était particulièrement proche.
Des souvenirs et des interrogations. Pour ce militaire, qui a souhaité gardé l'anonymat, le quotidien est désormais jalonné de douloureuses réminiscences. "Il y a des flash-back qui reviennent par moment. Ça peut-être un événement, une pensée qui déclenche un souvenir." Le poids de la culpabilité se fait aussi sentir, quand bien même rien ne la justifie, avec toujours les mêmes questions : "Qu'est-ce que j'aurai pu faire pour faire mieux, pour ne pas arriver à la situation à laquelle on est arrivé ?", interroge-t-il.
"C'est ce que je redoutais le plus dans ma carrière." "Même si c'était mon supérieur hiérarchique, j'étais à la manœuvre à ce moment-là et je considère avoir perdu l'un de mes hommes. C'est ce que je redoutais le plus dans ma carrière", confie encore le gendarme. "À partir du moment où je dirige une manœuvre, je suis responsable de ramener tout le monde à la maison", explique-t-il.
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Profiter de chaque instant. "C'est quelqu'un que je côtoyais beaucoup et qui me manque", glisse, ému, ce major. Il l'assure, le drame de Trèbes a en tout cas donné une saveur nouvelle à sa vie. "Mes enfants, ma famille auraient très bien pu être dans le magasin ce jour-là. Quand on fait des choses ensemble, j'apprécie, mais depuis encore plus", conclut-il.