La direction de la SNCF a présenté mardi aux syndicats, lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), des hausses ciblées de rémunération pour une partie de ses personnels, sans augmentation générale des salaires pour la quatrième année consécutive, a-t-on appris de sources concordantes. Lors de cette "table ronde salariale", la direction "persiste : 0% d'augmentation générale pour les cheminots et ce pour la 4ème année consécutive", dénonce dans un communiqué la CGT Cheminots, qui juge "inacceptables" les hausses ciblées accordées par la direction.
Les syndicats fustigent des "mesurettes". "C'est une 4ème année blanche pour les NAO. On voit les efforts de productivité fournis par les salariés et la réponse de la direction, c'est une année blanche", a critiqué Florent Monteilhet, secrétaire fédéral de l'Unsa ferroviaire, qui a qualifié de "mesurettes" les augmentations ciblées. Fustigeant cette "quatrième année d'austérité salariale", alors que les agents de la SNCF "ont permis à l'entreprise de gagner plus de 10% de productivité en 3 ans", SUD-Rail s'insurge également contre "une augmentation continue des 10 plus hautes rémunérations" du groupe.
Une augmentation de 15 euros bruts mensuels. Les organisations syndicales ont exprimé "de façon unitaire leur désaccord" avec la direction, a indiqué Florent Monteilhet. Selon une source proche du dossier, "deux mesures ont été décidées même si la table ronde de (mardi) n'a pas permis d'aboutir à un accord" entre direction et syndicats.
La direction a ainsi décidé une "augmentation de 15 euros bruts mensuels (soit entre 0,7% et 1% d'augmentation de la rémunération fixe annuelle) pour 40.000 agents d'exécution", ainsi que le "maintien de la gratification correspondant à l'écart constaté pour tout salarié dont la progression de rémunération serait inférieure à celle de l'inflation (dispositif de garantie individuelle du pouvoir d'achat)", selon cette source.
"Un mépris grandissant vis-à-vis des cheminots". "La direction affiche un mépris grandissant vis-à-vis des cheminots quel que soit leur métier, leur qualification, leur collège, qu'ils soient contractuels ou au statut", accuse la CGT. Dans un communiqué, SUD-Rail considère qu'"il y a aujourd'hui urgence" et réclame pour "tous les salariés" de la SNCF, après "des années de disette", une "revalorisation globale, significative et uniforme" des salaires.