Grève des agents du technicentre de Châtillon, mobilisation annoncée contre la réforme des retraites... Le premier jour du nouveau patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, est marqué par un climat social particulièrement tendu.
Pas de jour férié pour le nouveau président de la SNCF. Jean-Pierre Farandou, un historique de la compagnie qui succède vendredi à Guillaume Pepy à la tête de la SNCF, doit se rendre dans l'après-midi au centre national des opérations ferroviaires. Ce centre stratégique, qui se situe juste à coté de la gare de l'est à Paris, est une tour de contrôle. C'est de là qu'est assuré 24 heures sur 24, 365 jours par an, le suivi et la régulation de tous les trains qui roulent en France. Il pourra donc aisément se rendre compte des blocages sur l'axe atlantique. Car les agents du technicentre de Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, qui assurent l'entretien des rames, sont toujours en grève.
Aller plus sur le terrain
La rencontre se déroulera à huis-clos, sans presse. Selon son entourage, Jean-Pierre Farandou veut aller directement au contact, une manière aussi de limiter les éventuels mouvements d'humeur contre la direction de la SNCF. Mais il ne compte pas s'arrêter là, puisque le nouveau président de la SNCF entend aller beaucoup sur le terrain. Il fera au moins une visite par semaine. Ses proches résument assez simplement sa mission : plus de dialogue et plus de territoires. "On a peut-être trop parlé du client, et pas assez des cheminots", ajoute un cadre.
Suivre la feuille de route du gouvernement
Son défi est majeur : sur fond des reformes des retraites qui inquiète l'entreprise, Jean-Pierre Farandou doit rénover le dialogue social. Ce qui est loin d'être gagné à entendre Philippe Herbeck, le secrétaire général FO cheminots. "On verra bien quelle politique de dirigeant il va mener, mais il n'avait pas l'air forcement en désaccord avec l'orientation de cette nouvelle entreprise", déplore-t-il. Le syndicaliste pense de toute façon que le nouveau président de la SNCF n'a pas les mains libres et devra suivre à la lettre "la feuille de route du gouvernement". "Sur ces postes là, on n'est pas soumis à une véritable liberté", selon lui, "ce sont les gouvernements qui dirigent les grandes entreprises.