"On est dans une société marquée par la violence, mais ça ne date pas d'hier". Quelques jours après l'assassinat du père Olivier Maire, en Vendée, Europe 1 recevait - à l'occasion du 15 août, qui célèbre l'assomption de la Vierge Marie -, Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, primat des Gaules. Celui-ci a évoqué la violence qui émaille notre société et conduit à des attaques à l'encontre de prêtres, de professeurs, ou encore de maires. "Si on regarde l'histoire de nos sociétés, malheureusement on retrouve souvent cette violence, mais ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas s'interroger sur ses origines", dit-il, pointant notamment une violence transmise par notre culture.
Une violence "liée à l'injustice"
"Je crois qu'on a une culture qui transmet trop de violence", estime Mgr Olivier de Germay, au micro d'Europe 1. Selon lui, cette violence est notamment véhiculée dans les films, les jeux vidéos et sur les réseaux sociaux. "Il y a une sorte de violence verbale", ajoute-t-il.
Par ailleurs, celui-ci considère que la violence est liée à l'injustice. "À Lyon, dans certains quartiers, on voit des jeunes qui n'arrivent pas se projeter dans l'avenir, parce qu'il n'y a pas d'espérance", poursuit-il, déplorant notamment un manque d'emplois, qui crée de la frustration. "Ca crée un manque d'espérance". Or, dit-il, "on a besoin de pouvoir donner un sens à sa vie, et quand il manque cette dimension de transcendance, l'humanité ne va pas bien".
"Un climat de paix"
En cette journée du 15 août, "une fête qui nous rappelle cette vocation que nous avons à vivre en paix avec les autres", Mgr Olivier de Germay est revenu sur l'assassinat du père Olivier Maire. Un événement dont il dit avoir été choqué, mais pour lequel il appelle à "voir au-delà".
"Moi, je vois en positif, dans ce drame, la mise en lumière d'un homme, d'un prêtre qui a une vie certainement très discrète, mais qui, au fond, s'est efforcé de mettre l'Évangile en pratique, et a pris soin des personnes en situation de fragilité", s'explique l'archevêque de Lyon. "Je pense que c'est bien, dans notre société actuelle, de pouvoir mettre en lumière des modèles comme celui-là."
À l'occasion des célébrations du 15 août, les églises ont été mises sous surveillance, mais Mgr Olivier de Germay n'a pas noté la moindre inquiétude de la part des fidèles. "Hier soir, ont était rassemblés pour la procession", raconte-t-il. "Des militaires étaient là pour la sécurité, mais franchement, on était dans un climat de paix."