Coraline l'assure : son père n'était pas suicidaire. Pourtant, le 27 avril, cet homme s'est immolé devant sa caisse d'assurance retraite et de la santé (Carsat) à Marseille. Brûlé sur tout le haut du corps, il est toujours dans le coma. Pour sa fille, c'est "le système" qui a poussé le sexagénaire, intermittent du spectacle, à commettre cet acte.
Il participait à "Nuit debout". "Là, c'était mon papa. Mais il y a aussi beaucoup de personnes qui se retrouvent dans des situations comme ça", estime la jeune femme, âgée de 24 ans. Elle affirme que son père ne s'est jamais apitoyé sur son sort. Militant plutôt actif, il participait même ces derniers jours au mouvement "Nuit debout", et aux manifestations contre la loi Travail.
"Toujours des petites classes". "Les cas d'immolation, visiblement, sont toujours étouffés très vite parce que ça se passe dans des endroits qui dérangent, que ce soit à la Caf ou à Pôle emploi", assure Coraline. "Ce sont toujours des 'petites classes'". Son père connaissait des fins de mois difficiles et préparait ses papiers pour sa future retraite, non sans mal. Il multipliait les aller-retour jusqu'à la Carsat, raconte-t-elle.
"J'en veux énormément au système, à cette société-là", lâche la jeune femme. "Les gens se sentent seuls, ils se sentent mal, et on en arrive là… Il faut que ça change."