Plus que jours avant le retour des enfants à l'école : les élèves de maternelle et de primaire s’apprêtent à faire leur rentrée la semaine prochaine, eux qui avaient quitté les établissements au début du mois dans le cadre des mesures de freinage de l'épidémie de Covid-19. À l'occasion de ce rendez-vous aussi attendu que redouté, alors que le coronavirus ne recule pas en France, le syndicat Snes-FSU a commandé un sondage à l'institut OpinionWay dont Europe 1 révèle les enseignements majeurs, mercredi.
Quatre parents d’élèves pour la vaccination des enseignants
Les parents d’élèves sont largement favorables à une vaccination des enseignants : 79% des sondés se disent en effet favorables à cette mesure, l’une des revendications de longue date du Snes-FSU. Seuls les enseignants de plus de 55 ans, ce qui représente 170.000 personnes (sur un total d'environ 870.000 enseignants du premier et second degré) sont prioritaires pour les vaccinations depuis ce week-end.
Et pourtant, beaucoup ne s’y sont pas présentés. "L’organisation ce week-end a été assez chaotique, il faut savoir que l’information est arrivée très difficilement : il y a des collègues qui ont reçu l’information lundi, une fois le week-end passé, d’autres vendredi après-midi, quelques minutes avant la clôture de l’inscription", explique Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU. "Bien souvent, il n’y avait qu’un centre par département. Il nous semble qu’il faut vraiment anticiper, la préparer, avoir une vision d’ensemble pour éviter ce qui a pu se passer ce week-end."
La cantine, un sujet de préoccupation majeur
Avant la rentrée, près de neuf parents d'élèves sur dix (87%) interrogés par OpinionWay sont favorables à l'idée d'"organiser le temps du repas pour s'assurer que les élèves puissent avoir accès à un repas dans un endroit sécurisé". Cela montre que les repas des enfants, moment où les contaminations peuvent survenir, est un sujet de préoccupation majeur des parents d'élèves.
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Très faible confiance dans les outils numériques
Les parents d’élèves du secondaire ne sont que 10% à avoir confiance dans le gouvernement pour régler les difficultés numériques, selon le sondage d'OpinionWay. Pourtant, dès lundi 26 avril, les collégiens et les lycéens feront leur rentrée à distance.
Après les bugs terribles d'il y a dix jours, la confiance n’est pas restaurée du côté des parents. Et du côté des enseignants, la question était justement au menu des réunions, le 19 avril, entre syndicats et ministère de l'Éducation nationale. D’après les syndicats, le ministère tient un discours très volontariste mais encore très nébuleux. Côté cybersécurité, on leur a assuré que tout avait été fait pour sécuriser le Cned, victimes d’attaques, mais sans plus de détails.
Des bugs dès lundi ?
Le dispositif "Ma classe à la maison", qui dépend du Cned, va être favorisé, avec l’idée d’inciter tous ceux qui n’ont pas encore de compte à en créer. Problème : même sur cette plateforme, expliquent les syndicats, il y a eu saturation, notamment à cause de la "salle d’attente" virtuelle qui est devenue un goulot d’étranglement. Côté ministère, on explique aux syndicats avoir vu ce problème sur-dimensionné la salle d’attente. "Ma classe a la maison" pourrait désormais accueillir 12 millions de connexions simultanées.
Du côté des Environnements numériques de travail (ENT), ces plateformes mises à disposition des régions et départements et utilisées à l’échelle de l’établissement par les professeurs et les élèves, les collectivités territoriales ont discuté un peu partout avec leurs opérateurs. Moins de garanties existent sur ce dispositif, semble-t-on dire rue de Grenelle. "Ça peut crasher lundi dans certains endroits", nous dit un conseiller.