Quel effet a eu la longue intervention d'Édouard Philippe à l'Assemblée nationale, mardi, sur la manière d'organiser la première vague de déconfinement prévue lundi 11 mai ? D'après la dernière vague du sondage BVA* pour Europe 1 et Orange sur le moral des Français pendant la crise du coronavirus, publiée jeudi soir, ce discours n'a pas vraiment amélioré le moral des Français : ils sont 35% à se dire inquiets après ces annonces, alors que 19% s'avouent rassurés. Pas moins de 45% des personnes interrogées n'ont été ni rassurées, ni inquiétées.
Réalisée entre mardi après-midi et jeudi, cette enquête d'opinion montre dans le détail que les Français approuvent très majoritairement l'obligation de porter un masque dans les transports en commun (94%), tout comme l'incitation à privilégier le télétravail (87%). Sept personnes interrogées sur dix sont favorables à la distinction entre territoires pour le déconfinement et la réouverture des commerces le 11 mai, hors bars, restaurants et hôtels. En revanche, ils sont un peu plus des deux tiers (68%) à s'opposer à la réouverture des écoles et collèges à partir du 11 mai.
Le déconfinement très progressif séduit
Comment faudrait-il, plus largement, déconfiner une population incitée à rester chez elle depuis le 17 mars ? À cette question, les sondés se montrent prudents : 39% d'entre eux souhaitent que la levée des restrictions soit généralisée lentement, en plusieurs mois, quand 25% veulent carrément que le déconfinement soit repoussé au-delà du 11 mai.
Un Français sur cinq aimerait un déconfinement généralisé en un mois, alors que 11% se disent favorables à une généralisation immédiate, dès le 11 mai, du déconfinement.
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Voilà pour leurs souhaits. Côté prévisions, ils sont de plus en plus nombreux à estimer que le déconfinement sera lent (64%, contre 55% il y a une semaine), mais de moins en moins de personnes interrogées pensent que le déconfinement prévu le 11 mai sera repoussé (15% contre 22% il y a une semaine).
De l'optimisme, mais des craintes sur l'économie
Faut-il y voir un lien avec le léger regain d'optimisme des Français ? Le sentiment que le pire est derrière nous n'a jamais été autant partagé depuis le début de l'étude, le 19 mars. Un peu moins de la moitié des sondés estiment que le pire est encore devant nous : 48%, soit deux points de moins par rapport aux résultats de la dernière vague, mercredi.
Ce sont en réalité les craintes économiques qui s'accentuent à mesure que les semaines passent. Les sondés sont 75% à penser que les effets de la crise actuelle sur l'économie de notre pays se feront ressentir au-delà de l'année 2020. Ils n'étaient "que" 66% le 3 avril, il y a près d'un mois.
*Enquête barométrique en continu réalisée par Internet, entre le 28 et le 30 avril, auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas et le principe du roll-up.