Quand Pierre Botton sort de prison en 1996, il se dit transformé par ses 20 mois de détention. "La prison a sauvé ma vie. J'étais en train de me perdre, je n'avais qu'une valeur : l'argent", affirme-t-il alors. Mercredi, l’ex-homme d’affaires est de retour devant le tribunal. Lui qui avait été condamné dans les années 1990 pour abus de biens sociaux, sera jugé pour avoir détourné l'argent de son association de lutte contre la récidive.
Interlocuteur des pouvoirs publics
A sa libération, l’homme d’affaires repenti avait fondé une association, "Les prisons du cœur", qui deviendra "Ensemble contre la récidive". Il attire de riches mécènes, comme les groupes Axa et Vinci ainsi que des parrains de renom comme Michel Drucker et Yannick Noah. Pierre Botton devient alors un interlocuteur des pouvoirs publics, il est même chargé d'une mission sur le "choc carcéral" en 2010.
Il y a trois ans, il fait l'objet d'un signalement de Tracfin. Le service anti-blanchiment de Bercy avait détecté des transferts suspects entre le compte personnel de Pierre Botton et celui de son association. Il est aujourd'hui soupçonné d'avoir détourné plusieurs centaines de milliers d'euros de dons pour les travaux de son appartement à Paris, sa villa à Cannes et des voyages de luxe. Pierre Botton nie formellement les faits et s'indigne que cette affaire remette en cause l'intégralité de son travail au profit des détenus.