Le consortium européen Airbus a annoncé jeudi, dans un communiqué, faire l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier (PNF) en France concernant des soupçons de corruption au Royaume-Uni, où une enquête est en cours depuis août. Le groupe aéronautique a rappelé qu'il fait l'objet d'une enquête de l'organe britannique chargé de la lutte contre la corruption, le Serious Fraud Office (SFO), "sur des soupçons de fraude et de corruption dans les activités d'aviation civile".
Soupçons d'irrégularités sur le recours à des consultants. L'enquête britannique porte sur des allégations de fraude, de pots-de-vin et de corruption dans le secteur de l'aviation civile d'Airbus Group, liées à des irrégularités concernant des consultants tiers, pour la vente à l'export d'avions civils. En août dernier, des sources proches du dossier avaient indiqué que l'enquête ouverte par le SFO portait sur des contradictions dans des montants de commissions de consultants mentionnés dans des demandes d'aide à l'export ou des noms de tiers manquants, dont certains cas remontent à des années.
L'obligation d'identifier tous les intermédiaire impliqués. En vertu d'une législation de 2006, les entreprises demandant des aides à l'export au Royaume-Uni doivent identifier tous les intermédiaires impliqués dans les négociations du contrat et fournir la liste des sommes payées. Depuis la révélation de ces soupçons de corruption, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont décidé de suspendre les crédits à l'exportation accordés à Airbus. Le PNF travaille dans ce dossier en collaboration avec le SFO, et Airbus a assuré qu'il "coopérera pleinement avec ces deux organismes" judiciaires anglais et français.