Marc Fesneau doit dresser, ce jeudi, le bilan du plan souveraineté sur les fruits et légumes lancé il y a un an. Il s’agit du premier jalon d’une entreprise plus large lancé par l’exécutif ces dernières semaines : la souveraineté alimentaire. La France importe aujourd’hui 20% de ce qu’elle consomme. Mais se pose avant tout la question crucial des intrants.
En premier lieu, il y a les engrais utilisés par nos agriculteurs. En 2022, la France a importé plus de 80% de ses besoins. Cela n’a pas toujours été le cas. Il y a 40 ans, le rapport était inversé : la majorité des engrais consommés étaient produits en France. Aujourd’hui, ils viennent de l’étranger : d’autres pays de l’Union européenne, mais aussi des États-Unis ou de Russie, l’un des principaux exportateurs mondiaux d’engrais. Les sanctions européennes contre Moscou évitent d’ailleurs soigneusement les engrais.
4 millions de tonnes de soja américain par an
Autre sujet de vigilance : les protéines végétales qui servent à nourrir nos élevages de porcs, de volailles mais aussi de bovins. L’Europe est dépendante des importations de protéines à plus de 70% ; la France, à hauteur de 50%. Elle importe par exemple 4 millions de tonnes de soja par an. Il vient d’Amérique : des États-Unis, du Brésil ou encore d’Argentine.
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Sans ses importations, la France ne pourrait pas se targuer d’être encore aujourd’hui la première puissance agricole d’Europe.