La France a-t-elle rattrapé son retour en matière de souveraineté médicale ? Alors que la pandémie de Covid-19 a mis en relief la pénurie de médicaments, de masques et de matériel médical en France, beaucoup appelaient à relancer la production de ces produits essentiels sur le territoire. Deux ans plus tard, des projets existent, à l'image de l’entreprise Aptar Pharma qui produit des protèges-aiguilles dans l’Hexagone. Et face à la demande, elle n'a pas hésité à renforcer la production de ses usines lors des différents vagues de Covid-19.
"Du temps long"
En revanche, en matière de médicaments, le sujet est plus difficile pour la France. Des projets ont été lancés, à l'instar d'une usine de paracétamol en Isère grâce à un fournisseur de Sanofi. Une usine de médicaments dérivés du sang doit également voir le jour à Arras. "On voit bien qu'on est sur du temps long", explique l’économiste Philippe Crevel au micro d'Europe 1.
"Les projets s'étalent sur quatre à cinq ans. Par exemple, pour l'usine de paracétamol, on parle d'une ouverture aux alentours de 2024, si tout se passe bien", indique-t-il.
Les masques français face à la concurrence chinoise
Du côté des masques chirurgicaux, la capacité de production française atteint 260 millions de modèles par mois. Mais l’Hexagone importe toujours des masques chinois, note Christian Curel, président du syndicat des fabricants de masques français.
"Si on regarde les appels d'offres publics entre l'été 2020 et l'été 2021 ans, on avait 97% des appels d'offres qui ont été affectés à des masques chinois", regrette-t-il. Malgré le monopole chinois, pas question de baisser les bras sur le masque Made in France. Près de 18 entreprises continuent d'en fabriquer sur le territoire hexagonal pour répondre la demande, notamment à celle des offres publiques.