La profanation en début de semaine d'un cimetière juif à Herrlisheim dans le Bas-Rhin pourrait avoir été commise par un "groupuscule" d'ultradroite qui n'a pas encore été identifié, a indiqué vendredi sur place le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Un "groupuscule pas identifié". "On peut penser qu'il s'agit d'un groupuscule, pas identifié, qui a fait toute cette série de tags et cette profanation. Mais je laisse le soin aux enquêteurs de poursuivre. Sachez qu'ils sont mobilisés pour tâcher d'y mettre fin le plus vite possible", a dit Christophe Castaner, venu constater les dégradations.
"Banalisation" de ce genre de faits. Christophe Castaner a déploré la "banalisation" de ce genre de faits, "avec un mélange de tout, y compris les références au pacte de Marrakech" sur les migrations, et a dénoncé "cette folie-là qui fait qu'il y a des gens d'ultradroite qui frappent partout dans notre pays, qui se greffent à des manifestations (...) pour aller casser".
37 stèles touchées. Au total, 37 stèles et le monument aux martyrs de la Shoah de ce cimetière israélite, situé à une vingtaine de km au nord-est de Strasbourg, ont été recouverts de graffitis antisémites dans la nuit de lundi à mardi. Sur le mur d'enceinte, le ou les auteurs des faits ont notamment tracé une croix gammée et l'inscription "Macron = anti-france marraceck". Pour l'heure, aucune interpellation n'a eu lieu dans cette affaire.
Moment de recueillement. Venu à Herrlisheim en marge de sa visite à Strasbourg, où l'auteur de l'attentat au marché de Noël a été tué jeudi soir par la police, le ministre de l'Intérieur a participé à un moment de recueillement avec des représentants de la communauté juive, des élus, le curé du village, et des habitants venus témoigner leur solidarité. "Ce qui s'est passé montre comment nous aurons besoin de travailler sur la déradicalisation des esprits" car les radicalisations, "qu'elles soient islamiste ou d'ultradroite comme ici, font très mal à ce que nous sommes, à ce vivre-ensemble respectueux", a dit Christophe Castaner.
La communauté juive en attente de "gestes très, très forts". Le grand rabbin du Bas-Rhin, Harold Weill, a par ailleurs rappelé au ministre que quelque 300 tombes profanées en février 2015 au cimetière juif de Sarre-Union, également dans le Bas-Rhin, n'avaient toujours pas été restaurées. "On est très touchés par votre présence, surtout en ces temps particulièrement difficiles pour l'Alsace (...), mais on attend vraiment des gestes très, très forts". La communauté juive "aime ce pays, elle le chérit, mais elle se pose des questions", a-t-il ajouté.