Stéphane, pessimiste chronique : "Le but, c'est de ne pas retomber, j'y travaille chaque jour"

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Romain David

Stéphane se définit comme pessimiste par nature. Au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, il raconte comment, après avoir traversé de graves crises de dépression, il combat au quotidien les idées noires.

Stéphane vit à Villiers-sur-Marne, en région parisienne. Père de trois enfants, il lutte depuis son adolescence contre ses tendances dépressives. Un combat quotidien que sa femme, plutôt de nature joyeuse, l'aide à mener. Au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, Stéphane raconte comment, au jour le jour, il arrive à garder la tête hors de l'eau, et ce malgré une profession plutôt délicate à exercer…

"Ma maman est pessimiste. Elle voit toujours le verre à moitié vide, et je pense que j'ai été construit comme ça au départ. Plus tard, avec la crise d'adolescence - rien de plus et rien de moins que n'importe quel gamin - je me suis mis à voir les choses en noir. À ce moment-là, je suis devenu dépressif. J'ai eu beaucoup de mal à en sortir.

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La paternité a appris à Stéphane à voir le verre à moitié plein ; la naissance de son premier enfant a donné un nouveau sens à sa vie

Ma femme m'a connu dépressif, elle a même connu plusieurs tentatives de suicide. Mais elle est une personne extrêmement positive, extrêmement optimiste, qui a tout le temps le sourire, tout le temps la pêche, qui veut toujours aller de l'avant. Avec les années - maintenant ça fait plus de 20 ans que l'on est ensemble - elle m'a transmis un peu de son optimisme. Elle m'a appris à gérer les choses différemment, à voir le verre à moitié plein au lieu de le voir à moitié vide, comme je l'avais appris.

Devenir père vous change complètement. À mon premier enfant, j'ai complètement changé par rapport à mon pessimisme. Vous vous émerveillez de chaque petite chose. Se retrouver papa donne du sens […]. J'avais posé un congé parental, ce qui fait que j'ai vraiment eu la chance d'avoir le premier mot, le premier "papa", de voir les premiers pas, etc.

Mais dans mon cas, je ne suis pas un vrai optimiste, le but c'est de ne pas retomber dans le pessimisme, j'y travaille chaque jour. Ma femme m'aide à ça.

Paradoxalement, Stéphane exerce une profession capable d'ébranler les caractères les plus solides. Ce dépressif travaille en milieu hospitalier… dans un service de soins palliatifs. Un vrai "métier passion" toutefois.

[…] Je suis aide-soignant. Heureusement que je ne suis plus dépressif parce que je m'occupe de patients qui sont en soins palliatifs. Les métiers d'infirmier ou d'aide-soignant sont vraiment des métiers de passion. On est fait pour ça ou pas. C'est une vocation. Les patients nous rendent beaucoup. On n'a pas l'impression de faire beaucoup, en tout cas on le fait naturellement, et on reçoit beaucoup en retour, et même énormément. Ça fait plus de 20 ans que je suis aide-soignant.

Pour gérer mon pessimisme, je prends plaisir à faire des petites choses, pour ne pas me noyer dans le stress du travail. Par exemple, je jardine, je profite du soleil, je profite de mon enfant que je vais aller chercher à l'école, je viens d'adopter un chien pour ma grande fille… je profite des petits bonheurs."

>> Retrouvez l'intégralité du témoignage de Stéphane, au micro d'Olivier Delacroix.