Stéphane Troussel : "le nombre de policiers dans nos quartiers populaires est encore insuffisant"

Stéphane Troussel était l'invité d'Europe Soir mardi. © EUROPE 1
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Invité sur Europe 1, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis ne croit pas au rétablissement des peines planchers, comme le demande le syndicat de police Alliance.

Deux policiers lynchés à Champigny-sur-Marne, un autre frappé à Aulnay-sous-Bois, d'autres encore caillassés à Stains après avoir sauvé des enfants d'un incendie… Les forces de l'ordre dénoncent un climat de violence de plus en plus lourd ces derniers jours, et des agressions de plus en plus nombreuses. Un constat "insupportable" pour Stéphane Troussel : invité sur Europe 1 mardi, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis regrette le manque de présence policière dans les quartiers populaires.

"Pas sûr qu'une peine plancher ne change quoi que ce soit". Alors que le syndicat Alliance réclame le retour des peines planchers pour les personnes reconnues coupables d'agression sur des forces de l'ordre, Stéphane Troussel, lui, doute qu'une telle mesure puisse être dissuasive. "Quand des individus sont capables d'un tel niveau de violence, je ne suis pas sûr que l'existence d'une peine plancher ne change quoi que ce soit à leur comportement", estime le socialiste, qui croit davantage dans la police de proximité.

Entendu sur europe1 :
On ne fera pas plus de sécurité avec moins de policiers

Cela "aurait pu se passer dans n'importe quel autre territoire". "On ne fera pas plus de sécurité, en particulier dans nos quartiers, avec moins de policiers. Le nombre de policiers par habitant est encore insuffisant dans nos territoires, en Seine-Saint-Denis et dans d'autres quartiers populaires, par rapport au centre de Paris. Il faut y remédier", plaide-t-il. "Ce qui s'est passé par exemple à Champigny, y compris avec ce qu'on sait maintenant des conditions d'organisation de cette soirée, aurait pu se passer dans n'importe quel autre territoire", précise néanmoins Stéphane Troussel.

Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron, la police de sécurité du quotidien sera expérimentée à partir du mois de février, et non dès janvier comme initialement annoncé. La mesure était née dans le contexte de "l'affaire Théo", le viol présumé à la matraque d'un jeune homme lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, et du mouvement de mécontentement des policiers qui étaient descendus dans la rue après une attaque au cocktail Molotov à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, en octobre 2016. Un contexte brûlant à l'époque, dont les flammes n'ont pas manqué d'être ravivées après les agressions des derniers jours.