Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi à Paris devant le ministère de l'Économie à l'appel d'une intersyndicale pour réclamer la suppression de la hausse de la CSG pour tous les retraités et une augmentation des pensions.
"Macron voleur". "Retraités, exploités, révoltés", "Macron voleur, rends-moi ma retraite", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, réunis autour d'un sapin de Noël aux branches duquel pendaient des cadeaux "hausse de la CSG", "stop aux taxes", "augmentation des pensions".
Neuf organisations syndicales (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble et solidaires) ont maintenu leur journée d'action parisienne en dépit du nouveau geste d'Emmanuel Macron sur la CSG du 10 décembre. Le président avait annoncé, en réponse au mouvement des "gilets jaunes", l'exemption de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2.000 euros par mois tous revenus confondus.
Mais après plusieurs années de quasi-gel des pensions, et aucune augmentation en 2018, "on attendait la hausse des retraites, on n'aura toujours que 0,3%", nettement en-deçà de l'inflation, a déploré Didier Hotte (UCR-FO), en référence à la sous-revalorisation des pensions prévue par le gouvernement en 2019 et 2020 pour réaliser des économies. "Pas besoin d'être mathématicien pour voir qu'on s'est fait avoir", a abondé Jean-Pierre Floret (UGR-CGT).
Selon les deux syndicalistes, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a refusé dans la matinée de recevoir les organisations syndicales. "Sous Sarkozy et Hollande, au moins on était reçus, là le mépris est total", a fustigé Jean-Pierre Floret.
Une mobilisation nationale début 2019. Sans compter que les retraités assujettis à une hausse de la CSG en 2018 et exemptés pour 2019 la paieront encore au cours des six premiers mois de l'année qui vient, avant d'être remboursés à l'été, selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Sur les 7 millions de foyers qui ont subi la hausse de la CSG en 2018, "3,5 millions ne l'auront plus (...) en 2019 et les années suivantes", avait précisé la ministre du Travail Muriel Pénicaud lundi sur RTL. Pas de quoi satisfaire les neuf organisations, qui se réuniront mercredi matin en vue d'une mobilisation nationale en début d'année prochaine. Une manifestation a également eu lieu mardi matin à Pau à l'appel de cette même intersyndicale.