Ce devait être l'un des projets emblématiques de la géothermie en France mais la centrale bâtie au nord de Strasbourg ne verra pas le jour. Elle a été condamnée lundi par un arrêté préfectoral après une série de séismes qui ont semé l'émoi dans la métropole alsacienne.
La préfecture du Bas-Rhin a annoncé lundi l'"arrêt définitif" d'un projet de centrale géothermique conduit au nord de Strasbourg après une série de séismes survenus depuis fin octobre, dont le plus important, de magnitude 3,5, a été enregistré vendredi. "Ce projet, implanté dans une zone urbanisée, n'offre plus les garanties de sécurité indispensables et doit donc être stoppé", a annoncé la préfecture, précisant dans un communiqué qu'un arrêté avait été pris en ce sens lundi.
"Intensité anormale"
Cette décision vise à "éviter au maximum tout nouveau mouvement sismique", alors que plusieurs tremblements de terre "induits", c'est-à-dire lié à l'activité humaine, ont été enregistrés depuis fin octobre dans le périmètre de la centrale géothermique développée par la société Fonroche sur les communes de Reichstett et Vendenheim, au nord de l'agglomération.
"Ma préoccupation première est la protection des populations, ça l’emporte bien évidemment sur tout le reste", a déclaré à l'AFP la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier. "D'après mes services, ce qui s’est passé vendredi est d'une intensité absolument extraordinaire et anormale", a-t-elle souligné.
Trois séismes
La préfète a également diligenté une "enquête administrative", confiée à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), afin de déterminer les causes exactes des séismes enregistrés vendredi. Un comité d'experts sera également constitué pour conseiller la préfecture dans les "prises de décision concernant la géothermie" à l'avenir, alors que d'autres projets sont à l'étude dans l'agglomération.
Vendredi matin, trois séismes ont touché l'agglomération strasbourgeoise. Deux ont été enregistré à 6h59, de magnitude 3,5 et 2,6. Un autre a été enregistré à 11h10, de magnitude 2,8. Quelques dégâts matériels ont été signalés par les municipalités de Reichstett, Vendenheim et La Wantzenau. De nombreux élus locaux, dont la présidente de la métropole de Strasbourg, Pia Imbs, avaient alors réclamé un "arrêt définitif" du projet.