Près d'un millier de personnes se sont rassemblées dimanche matin place Kléber, à Strasbourg, pour rendre hommage aux victimes de l'attentat de mardi, qui a tué quatre personnes et en a blessé douze autres.
Au pied d'un immense sapin de Noël couvert de neige, de premiers flocons étant tombés cette nuit sur l'Alsace. La cérémonie s'est ouverte sur un air de violoncelle. Plusieurs responsables locaux et associatifs se sont succédé à la tribune, devant une foule silencieuse et recueillie.
La foule de retour sur le marché de Noël. "Nous refusons tout discours de haine pour lutter contre les forces obscures", a déclaré Christine Panzer, présidente de l'association ASTU (Actions citoyennes interculturelles) et organisatrice de la cérémonie. Le maire de Strasbourg, Roland Ries, a de son côté estimé que "la présence samedi d'une foule extrêmement nombreuse dans les allées du marché de Noël a constitué une illustration de notre attachement à ce socle de valeurs sur lequel repose notre vivre-ensemble". Il a promis de continuer à le "défendre contre tous ceux qui veulent l'attaquer".
Depuis mardi, de nombreux Strasbourgeois sont venus déposer des bougies place Kléber. Photo : Frédéric Michel/ Europe 1
Dans l'assistance, des Strasbourgeois encore sous le choc sont venus défendre leurs valeurs. "On voulait être là pour montrer qu'on n'est pas à terre et qu'on continue de vivre, même si c'est difficile", explique Jonathan, 25 ans, qui a été confiné dans son quartier du Neudorf, où a été pourchassé puis tué l'auteur présumé de l'attentat, Chérif Chekatt. "C'est dur", lâche, dans un souffle, Laura, 55 ans. Elle est venue "pour réagir, pour dire qu'on résiste, que ce sont nos valeurs qu'on défend, des valeurs d'inclusion et pas de rejet, ni de xénophobie". Au bout de quelques mots, sa voix se serre et des larmes lui montent aux yeux.
Une minute de bruit. L'hommage s'est poursuivi avec des chants, de la musique et des lectures. Il s'est terminé non pas sur une minute de silence, mais sur une minute de bruit (voir ci-dessus). "Parce que le silence a pesé sur la ville pendant beaucoup de jours, un moment de bruit aussi pour marquer notre détermination à ne pas nous laisser aller, à résister", avait expliqué samedi à France 3 Alsace Christine Panzer.