C'était une mesure phare, reprise de la convention citoyenne sur le climat. La loi qui en a découlé en 2021 prévoyait en effet la suppression des vols intérieurs lorsqu'une alternative de moins de 2h30 en train existait. Pourtant, deux ans plus tard, seuls trois vols sur huit concernés en ont effectivement fait les frais, à savoir les Paris-Nantes, Paris-Lyon et Paris-Bordeaux au départ de l'aéroport d'Orly.
Dans ces cas précis, l'alternative en train a permis cette évolution et une économie de 55.000 tonnes de CO2 selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Pourtant, ces trois destinations restent bel et bien accessibles en avion depuis l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, tout comme le trajet Lyon-Marseille. Ainsi, près de 300 vols hebdomadaires sont toujours maintenus alors qu'ils devraient théoriquement être supprimés.
"On peut néanmoins imaginer qu'à terme, cette interdiction s'élargisse"
Cette réalité s'explique par le mode de calcul des fameuses 2h30 de trajet. S'agissant des destinations citées plus haut, le gare ferroviaire considérée comme le point de départ est celle de l'aéroport Charles-de-Gaulle et non plus une gare située en centre-ville. Ce qui augmente mécaniquement le temps de parcours.
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"C'est difficile pour les pouvoirs publics d'aller au-delà de la limite des 2h30 parce qu'un certain nombre d'élus locaux et de populations dans les régions voulaient quand même avoir de la facilité à prendre des vols long-courrier or ceux-là sont plutôt au départ de Roissy. On peut néanmoins imaginer qu'à terme, cette interdiction s'élargisse. Mais il faudrait, pour cela, une amélioration de la desserte ferroviaire jusqu'à l'aéroport de Roissy", développe Arnaud Aymé, expert transport au cabinet Sia Partners.
Ces trois lignes, finalement supprimées, arrivaient de toute façon en fin de vie puisque l'arrivée du TGV a naturellement fait baisser la fréquentation de ces vols qui ne représentaient que 0,3% des émissions de CO2 au départ de la France métropolitaine.