Ces Français qui parlent latin du soir au matin

Le quartier latin, à Paris.
Le quartier latin, à Paris. © BERTRAND GUAY / AFP
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G.S. avec Laure Dautriche , modifié à
AD LIBITUM - A Paris, certains latinophones ont créé un "Cercle", logiquement baptisé "Circulus". Ils jouent au Trivial Pursuit et discutent en latin. 
REPORTAGE

Qui a dit que le latin était une langue morte ? Pour quelques centaines de latinophones en France, c'est loin d'être le cas. A Paris, certains ont même créé un "Cercle", logiquement baptisé "Circulus". Ils se réunissent régulièrement dans une brasserie, du quartier latin naturellement. Europe 1 a tendu son micro.

Trivial Pursuit et Pétrarque. Parmi les membres, on trouve un public éclectique : un ancien cheminot, un ingénieur, un lycéen, un géomètre... Ils commentent des textes d'Horace et de Pétrarque mais jouent aussi au "Trivial Pursuit" en latin. Et ils parlent de la réforme du collège (qui prévoit de supprimer "l'option facultative latin" pour insérer la langue dans un parcours facultatifs plus vaste), le tout toujours en latin.

"L'idée que le gouvernement se fait du latin est fausse. Dire que le latin est élitiste, pour moi, c'est carrément un mensonge. C'était l'une des matières les plus égalitaires : que l'on soit riche ou pauvre, tout le monde arrive en classe de 5e avec le même niveau", explique l'un d'eux.

Facebook : "Liber facierum". Quant à l'aspect langue morte, les membres du "Circulus" ne le comprennent pas. Ces derniers écrivent leurs mails ("Epistola electronica ") en latin, conversent en latin… L'un d'eux parle même latin avec son fils de cinq ans. Et ils rappellent : il existe même une traduction pour "Facebook", "Liber facierum", littéralement "livre des visages".  

A quoi cela sert-il de parler latin ? Selon Roberto Salazar, étudiant en lettres classiques et membre Circulus, invité d'Europe 1 midi, parler régulièrement latin en facilite l'apprentissage. "Ce n'est pas que pour la beauté de la langue. Il faut parler le latin pour l'apprendre. A l'école, on n'apprend que de la grammaire. Cela ne suffit pas", estime-t-il. Cela peut, également, conduire à d'autres langues, davantage parlées aujourd'hui : "grâce au latin, j'arrive à parler sept langues. C'est la passion pour le latin qui m'a poussé à développer une passion pour les autres".