Surveillants agressés par un détenu djihadiste : appel à un "blocage total" des prisons lundi

Les gardiens de prison ont déjà débrayé vendredi dans une bonne partie des établissements pénitentiaires du pays, suite à l'agression de la veille. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP , modifié à

Après l'agression de trois surveillants par une détenu islamiste au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, les syndicats appellent à un "blocage total" des prisons lundi.

L'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, et la CGT Pénitentiaire ont appelé vendredi dans un tract commun à "un blocage total" des prisons françaises à compter de lundi 6 heures, après l'agression de trois surveillants par un détenu jihadiste dans le Pas-de-Calais.

Une première journée de débrayage vendredi. Dénonçant le "laxisme" des gouvernements successifs face au traitement des détenus radicalisés les plus violents, les deux organisations appellent "l'ensemble des personnels pénitentiaires (...) à participer aux actions de blocage total des structures", après une première journée de débrayage vendredi dans une bonne partie des établissements du pays.

Au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, trois gardiens ont été blessés jeudi à l'arme blanche par l'islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l'attentat contre la synagogue de Djerba, en Tunisie, qui avait fait 21 morts en avril 2002. Cet ancien cadre d'Al-Qaïda effectuait la fin de sa peine dans cette prison ultra-sécurisée qui doit accueillir prochainement Salah Abdeslam, dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, lors de son procès en Belgique.

Les syndicats exigent la mise à pied du directeur. Les syndicats exigent par ailleurs "la mise à pied immédiate du chef d'établissement, responsable par ses décisions, de la mise en danger" des surveillants. Ils critiquent en particulier le récent allègement des conditions de détention de Christian Ganczarski alors qu'il avait été placé à l'isolement avec des mesures renforcées après des écoutes qui laissaient penser à un passage à l'acte imminent.

"Les conditions de travail sont inadmissibles". "Les surveillants, qui connaissent le mieux les détenus, qui les voient toute la journée, ne servent qu'à ouvrir et fermer les portes : on ne les écoute pas. Les conditions de travail sont inadmissibles", a réagi auprès de l'AFP Christopher Dorangeville, le secrétaire général de la CGT Pénitentiaire, signataire de l'appel à manifester au côté de son homologue de l'Ufap-Unsa, Jean-François Forget.

La ministre de la Justice sur place mardi

La garde des Sceaux se rendra mardi au centre de détention de Vendin-le-Vieil. Nicole Belloubet recevra également les syndicats de la pénitentiaire, conformément à leur demande. La ministre "a diligenté aujourd'hui même une inspection pour faire la lumière sur les conditions et les circonstances ayant conduit à cette agression", a indiqué son ministère dans un communiqué. "Les syndicats seront reçus à la Chancellerie demain (samedi) par le cabinet de la garde des Sceaux. La ministre les recevra dans les prochains jours", selon le texte.