Dans l'Essonne, des policiers ont été visés par des tags qui les menacent nommément. Grégory Joron, secrétaire général du syndicat SGP-Police et invité d'Europe 1 ce mercredi soir, dénonce des faits trop récurrents. Il propose notamment de renforcer la législation pour répondre à la progression de ces menaces.
Dans l'Essonne, des policiers ont été visés par des tags qui les citent nommément, eux et leur famille, les murs d’un immeuble du quartier de l’Oly, à Vigneux-sur-Seine. Une enquête a été ouverte par le parquet d'Evry, tandis que des plaintes vont être déposées prochainement par les policiers visés, pour menace sur personne dépositaire de l'autorité publique. Des faits qui n'étonnent pas Grégory Joron, secrétaire général du syndicat SGP-Police, invité d'Europe 1 mercredi soir. Le syndicaliste regrette l'aggravation d'une chasse aux policiers qui ne fait, selon lui, que progresser.
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"On n'arrive pas à s'habituer"
"Je suis choqué, mais malheureusement habitué. Je rappelle que dans le week-end, à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, il y a eu le même genre de tags, avec intimidations et menaces. On s'en prend aussi à la famille", a-t-il expliqué. "C'est tellement récurrent. On le dénonce tellement. C'est la haine anti-flics qui se répand de plus en plus. On n'arrive pas à s'habituer à ce genre de choses."
Pour Grégory Joron, les policiers ont déjà redoublé de vigilance : "Tous les policiers sont très prudents et demandent à leur enfants de ne pas désigner la profession du père ou de la mère si elle est policière. Beaucoup font trois tours de ronds-points pour faire attention de ne pas être suivis. C'est la récurrence qui est inquiétante, puisque c'est devenu aujourd'hui la mode et tous les quartiers affichent le nom de mes collègues sur leur mur."
Anonymisation des policiers ?
Le ciblage des policiers par les délinquants est régulièrement dans le collimateur des syndicats de police, qui exigent une progression de la législation sur cette question pour répondre à l'augmentation des menaces. "Cela fait partie des arguments que l'on a avancés quand on a défendu l'article 24 de la proposition de loi (sur la sécurité globale, NDLR). Il y a une chose simple aussi, qu'il faudrait élargir à tout le monde, c'est l'anonymisation des policiers dans les procédures, quel que soit l'acte", défend Grégory Joron.