"Laissez-nous saigner sans nous surtaxer !", "Je suis un produit de luxe", "Ma cup est pleine ! 20% ça déborde", "Ras la moule #laissez-moi saigner"... voilà quelques uns des slogans lancés par plusieurs dizaines de féministes qui ont manifesté mercredi à Paris autour de tampons géants maculés de rouge. Elles revendiquent une TVA réduite sur les protections périodiques, avant l'examen d'un nouvel amendement budgétaire au Sénat.
Une harmonisation européenne ? "Notre tampon géant va aller jusqu'à Bruxelles", a assuré l'une des membres du collectif Georgette Sand, à l'initiative de ce rassemblement Place du Châtelet. "Le sujet concerne 150 millions d'Européennes et mobilise beaucoup en Europe", a poursuivi Gaëlle Couraud. D'autres associations, Osez le féminisme et FièrEs, étaient aussi au rendez-vous. Un rendez-vous a été demandé au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et au commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, pour réclamer "une harmonisation européenne des taxes sur les protections d'hygiène féminine", a-t-elle expliqué.
Le Sénat interpellé. Un autre rassemblement était organisé mercredi à Strasbourg, après le rejet le 15 octobre par l'Assemblée nationale d'un amendement au projet de loi de finances 2016 déposé par la députée socialiste Catherine Coutelle, qui aurait permis l'abaissement du taux de TVA sur les protections périodiques (tampons, serviettes...) de 20% à 5,5%. Un nouvel amendement sera examiné au Sénat à partir du 19 novembre. "On espère que les sénateurs et les sénatrices vont s'emparer du sujet", a affirmé Christophe Driesbach, membre de Georgette Sand.
"Des produits de première nécessité".Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 310.000 signatures en France, en Italie ou encore en Grande-Bretagne, où les femmes militent pour une exemption totale de taxe. "L'Espagne commence aussi à se mobiliser", selon Gaëlle Couraud. Outre-Atlantique, le Canada a déjà décidé de ne plus taxer ces produits. "Ce sont des produits de première nécessité, comme l'eau, les denrées alimentaires ou les préservatifs, taxés en France à 5,5%. Pas des produits de luxe", remarque la membre de Georgette Sand.