Les TER offrent une qualité de service "dégradée" avec trop de retards et d'annulations, a déclaré vendredi la Cour des comptes dans un rapport. "Tant la proportion de trains déprogrammés ou annulés que la ponctualité se situent à des niveaux préoccupants", analysent les auteurs du rapport, qui font le point sur l'ouverture à la concurrence de ces lignes régionales après un premier rapport en 2019. Les trains prévus ne se sont pas présentés à la gare une fois sur dix en 2019 et une fois sur vingt en 2023. Et le nombre de trains en retard de plus de cinq minutes a augmenté en 2023, atteignant 11,2%.
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Des outils de mesure pas satisfaisants
Selon la Cour, ces difficultés "exposent les voyageurs à des aléas excessifs et constituent un obstacle au développement de la fréquentation" de ces lignes locales. Par ailleurs, les outils de mesure existants de SNCF-Voyageurs "ne sont pas satisfaisants, car ils ignorent les retards de moins de cinq minutes et ne sont pas construits du point de vue de l’usager". La Cour des comptes avait également demandé aux régions, qui contribuent pour moitié au budget des TER (10,9 milliards d'euros en 2023), de réexaminer la contribution des passagers : ceux-ci participent moins au coût du transport que dans les pays frontaliers.
Mais la plupart des régions ne l'ont pas fait et ont préféré garder des tarifs attractifs, les augmentant juste en fonction de l'inflation et des coûts de l'énergie, note la Cour. La plupart des régions ont par contre limité la hausse des coûts d'exploitation (liée au coût des péages demandés par SNCF Réseau) en remplaçant notamment les contrôleurs présents dans chaque train par des équipes mobiles, et en fermant certains guichets.
Quid de la concurrence ?
Concernant l'ouverture à la concurrence des lignes locales, la Cour des comptes estime que des efforts doivent encore être faits, du côté de la SNCF pour transmettre les données techniques et financières aux régions pour qu'elles préparent les appels d'offre, et du côté des régions pour renforcer leur expertise en la matière.
Possible depuis fin 2019, la mise en concurrence de la SNCF avec d'autres opérateurs pour faire rouler les TER est obligatoire depuis fin 2023. Jusqu'ici, seules deux lignes ont été attribuées à un concurrent de la SNCF, Transdev. Globalement, la Cour des comptes estime que sept des neuf recommandations qu'elle a formulées ont été partiellement mises en oeuvre. "L’ouverture à la concurrence des transports express régionaux est entrée dans une phase concrète, même si c’est à un rythme inégal selon les régions", soulignent les auteurs du rapport, appelant "l'ensemble des acteurs concernés" à se "mobiliser pour qu’elle se réalise en tenant compte des attentes légitimes des usagers".