Le ministère de l’Intérieur s’apprête à créer un nouveau statut pour les vigiles privés armés. Le Figarorévèle vendredi que le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), un établissement public administratif qui dépend de la place Beauvau, planche actuellement sur ces agents de sécurité (ou de surveillance) renforcée.
Un statut similaire à celui des convoyeurs de fonds. Les agents de sécurité privés ont déjà le droit de porter des armes, comme le prévoit l’article L613-5 du Code de sécurité intérieure. Mais en dehors du cas des convoyeurs de fonds, qui bénéficient d’un statut spécifique, les préfets sont encore peu enclins à leur délivrer des permis de port d’arme. Dans un communiqué publié six jours après les attentats du 13 novembre, le Cnaps a préconisé "la création d’un métier d’agent de surveillance renforcée (ASR) dédié à des espaces statiques particulièrement exposés à des risques et pouvant être autorisé, dans les mêmes conditions que les transporteurs de fonds, à être armé".
Il y a deux cas de figure, qui feront chacun l’objet d’un dispositif bien spécifique : les gardes du corps d’une part et les agents qui s’occupent de la surveillance d’un lieu. Sur ce dernier point, les exemples récents ne manquent pas : un journal ou un média, une salle de spectacle, une usine classée à risques...
Décharger les policiers. De tels vigiles existent déjà dans les locaux de Charlie Hebdo. La sécurité du siège du journal "a fait l'objet d'un travail tant avec la préfecture qu'avec la police nationale, qui a notamment permis de définir le rôle et la place de la sécurité privée dans le dispositif", explique son agence de communication, Majorelle PR & Events, dans Le Figaro. "Il a bien fallu réfléchir au cadre juridique, puisque le précédent de Charlie nous met depuis la fin 2015 un peu devant le fait accompli", y commente un bon connaisseur du dossier.
Selon Le Figaro, l’enjeu de l’armement des agents privés est également de décharger les policiers et les gendarmes des "tâches indues". Ces dernières comprennent le transfert de détenu, les gardes statiques ou la protection de personnalités. Les policiers demandent depuis plusieurs années de pouvoir être exemptés de ces obligations pour se concentrer sur leurs missions principales.