"S'échapper, se cacher, alerter"… C'est le triptyque employé par le gouvernement pour résumer le comportement à adopter en cas d'attaque terroriste. Comme vous le révélait Europe 1 vendredi matin, l'exécutif diffuse une affiche de consigne titrée "Réagir en cas d'attaque terroriste, ces comportements peuvent vous sauver".
En collaboration avec les "forces d'intervention". Eteindre le téléphone portable, tenter de fuir, se cacher en bloquant les portes avec un meuble si c'est impossible, se protéger derrière quelque chose de solide… L'affiche donne quelques conseils, qui peuvent paraître banals mais restent néanmoins pratiques, et listés dans un ordre précis. D'où sortent-ils ? "Les différents messages ont été élaborés en étroite collaboration avec les forces d’intervention et les ministères concernés", peut-on ainsi lire sur le site du Service d'information du gouvernement (SIG). Pour parvenir à cette affiche, le gouvernement s'est ainsi basé "sur le modèle des consignes de sécurité à bord des avions de ligne ou plus largement des tutoriels en images".
Dans le détail, les services de communication du gouvernement ont passé 15 jours à travailler quotidiennement avec le SGDSN, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, un service du Premier ministre chargé d'assister le chef du gouvernement dans l'exercice de ses responsabilités en matière de Défense nationale et de Sécurité nationale. Le SIG a également travaillé avec chaque Haut fonctionnaire à la défense de chaque ministère, avec les services du ministère de l'Intérieur. Concernant les "forces d'intervention", c'est surtout des représentants du GIGN qui ont été interrogés.
Testée sur un "panel représentatif". L'affiche française, en plus de celui d'apprendre comment se comporter en cas d'attaque, a un second but. "La menace terroriste va durer, il faut apprendre à vivre avec", glisse Harold Hauzy, conseiller de Manuel Valls à l'origine du projet, pour expliquer la diffusion de l'affiche. "C'est une réalité que les Français, même s'ils ont été traumatisés par les attentats, ont du mal à accepter", complète un autre membre du cabinet à Matignon.
Pour autant, l'exécutif assure ne pas vouloir créer de climat "anxiogène". "Les gestes, les termes et les illustrations ont été réfléchis et choisis de façon à éviter tout effet anxiogène", assure le SIG. "Les différents messages ont été testés auprès de panels représentatifs de la population afin de vérifier leur degré de compréhension et d’assimilation", poursuit le gouvernement. En tout, six groupes de 12 personnes ont participé à une étude qualitative, selon des pourcentages d'âge et de catégories sociales représentatifs de ceux de la population française.