Premier bilan. Il y a cinq mois, Ségolène Royal décidait de lancer des tests antipollution, en réaction au scandale Volkswagen. Au total, une centaine de véhicules doit passer au banc d'essai. 22 ont déjà été testés.
Opel et Renault mauvais élèves. Selon les résultats de ces premiers tests, recueillis par les ONG France Nature Environnement, Réseau Action Climat et Transport et environnement, auxquels Europe 1 a eu accès, Opel est la marque la plus polluante, même si seule l'Opel Zafira a été testée pour le moment. Ce modèle explose les compteurs, dépassant de plus de cinq fois le seuil d'oxyde d'azote autorisé.
Vient ensuite Renault, récemment épinglé et perquisitionné par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Cinq véhicules de la marque au losange ont été testés, dont le dernier modèle de l’Espace Euro 6. Et les tests montrent très clairement que ses modèles polluent plus en conditions réelles qu’en laboratoire.
"Les systèmes de dépollution ne fonctionnent que dans certaines conditions". L'Américain Ford se place sur la troisième marche de ce podium peu flatteur, même si, là encore, un seul modèle a été testé. Tous ces résultats sont sans équivoque pour Loreilei Limousin, du Réseau Action Climat. "Les systèmes de dépollution qui ont été mis en place par les constructeurs automobiles ne fonctionnent que dans certaines conditions", explique cette membre de la commission indépendante chargée de surveiller la mise en œuvre de ces tests. "Il y a l'exemple du Renault Espace, qui fonctionne bien entre 17 et 35 degrés. Or, on voit bien que la température moyenne en France est bien en deçà de ces chiffres."
PSA s'en sort bien. Chez PSA, qui a eu le plus de véhicules sur le banc d’essai - sept, d’après les tests - les résultats sont en revanche quasiment conformes aux seuils autorisés. Pour le moment, sur les dix constructeurs soumis aux tests antipollution, le plus vertueux est BMW.
Ce premier bilan mérite donc de poursuivre les investigations, d’après certaines ONG de la commission, et de les étendre à d’autres constructeurs, notamment Fiat qui, d'après certains proches du dossier, risque aussi de dépasser très largement les seuils autorisés.